Au-delà des controverses sur l’assassin de Charlie Kirk -qui n’appartiendrait pas à la gauche qualifiée de radicale- et sur la personnalité de l’influenceur trumpiste, la question est de savoir si l’Amérique n’est pas en train de sombrer dans une violence politique incontrôlée. Les deux camps, républicain et démocrate, se détestent, s’accusent de tous les maux. En mai, des sondages indiquaient que 39% des Démocrates pensaient que la destitution de Donald Trump par la force se justifiait et un quart des Républicains acceptait que le président mobilise l’armée pour réprimer les manifestations contre son programme. Le double de l’automne précédent, mais sans doute moins qu’aujourd’hui.
Charlie Kirk se présentait comme un homme de dialogue. Toutefois dans sa tournée de reconquête des universités, sa tâche trumpiste, il affichait son mantra « Prouve moi que j’ai tort » et se montrait extrêmement vindicatif à l’encontre de ceux qui ne partageaient pas ses idées ultraconservatrices. Peu avant de recevoir la balle mortelle, il insistait sur la « nécessité absolue de politiser la violence » dans les villes américaines et il aimait répéter que «quelques morts par armes à feu tous les ans sont, malheureusement, le prix à payer pour avoir le Deuxième Amendement (qui garantit le droit de posséder une arme) et protéger nos autres droits donnés par Dieu».
« Notre pays est une véritable poudrière », soutient dans les pages du New York Times Robert Pape, professeur de science politique à l’Université de Chicago. Et ce ne sont pas les propos tenus par la veuve de Charlie Kirk qui vont lui donner tort. « Vous n’imaginez pas ce que vous avez déclenché dans ce pays et dans le monde entier, a-t-elle déclaré avec force. Vous n’imaginez pas le feu que vous avez allumé chez sa femme. Les cris de cette veuve résonneront dans le monde entier comme un cri de guerre ». Guerre, le mot revient dans la bouche de chroniqueurs de Fox News et l’un d’eux affirme que « le moment est venu de se lancer dans une répression totale de la gauche. Des électeurs démocrates répondent que Kirk n’a eu que ce qu’il méritait … Des observateurs moins politisés se demandent si Donald Trump ne va pas profiter de ce moment pour amorcer un nouveau tournant autoritaire et accentuer la répression contre les médias, les universités et les institutions progressistes.
Cette violence qui caractérise l’Amérique d’aujourd’hui trouve son origine dans l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021 et dans la diabolisation continue de la gauche radicale assimilée au parti démocrate.
Pourtant, les statistiques montrent que la violence politique est principalement le fait de l’extrême-droite.