Les États-Unis vont révoquer le visa du président colombien Gustavo Petro, a annoncé vendredi le département d’État, l’accusant d’“actions téméraires et incendiaires” lors d’une manifestation pro-palestinienne à New York.
“Plus tôt dans la journée, le président colombien @petrogustavo s’est tenu dans une rue de New York et a exhorté les soldats américains à désobéir aux ordres et à inciter à la violence. Nous allons révoquer le visa de Petro en raison de ses actions téméraires et incendiaires”, a écrit le département d’État sur X.
M. Petro, qui se trouvait à New York pour participer à l’Assemblée générale des Nations Unies, a participé vendredi à une manifestation pro-palestinienne dans la ville aux côtés du musicien britannique Roger Waters. Des vidéos diffusées par les médias ont montré le président colombien de gauche appeler, par haut-parleur, à la création d’une “armée de sauvetage du monde qui aura pour première tâche de libérer la Palestine” (suite ci-dessous).
“Les nations du monde apporteront alors des hommes et des femmes entraînés et armés pour former cette grande armée. Elle doit être plus grande que celle des États-Unis”, a poursuivi M. Petro, dont le pays a rompu avec Israël en 2024 pour protester contre la guerre dans la bande de Gaza. “Ici, à New York, je demande à tous les soldats de l’armée des États-Unis de ne pas viser l’humanité avec leurs fusils. Désobéissez à l’ordre de Trump! Obéissez à l’ordre de l’humanité!”, s’est-il exclamé.
Il a estimé que le nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l’ONU, la semaine dernière, contre un texte réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza, signifiait que “la diplomatie est terminée”. “L’histoire de l’humanité nous a montré pendant des millénaires que, si la diplomatie s’épuise, nous devons passer à une autre phase de la lutte”, a encore dit Gustavo Petro.
“Le seul président qui ait été assez capable de lui dire la vérité en face”
Selon la présidence colombienne, M. Petro a quitté les États-Unis et se trouvait vendredi soir à bord d’un avion pour Bogota. Le président colombien a fait remarquer qu’il possédait aussi la nationalité italienne, ce qui en principe le dispense de visa pour entrer aux États-Unis.
Le ministre colombien de l’Intérieur du pays sud-américain, Armando Benedetti, a écrit vendredi soir sur X que c’était le visa du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui aurait dû être révoqué, et non celui de M. Petro. “Mais comme l’empire le protège, il s’en prend au seul président qui ait été assez capable de lui dire la vérité en face”, a-t-il affirmé.