Un « Tchernobyl volant miniature », « personne d’autre dans le monde ne possède cette arme » appelée Burevestnik. Elle est invincible… Depuis le début de la guerre qu’il impose à l’Ukraine, Vladimir Poutine agite périodiquement la menace nucléaire, surtout quand tout ne va pas au mieux pour lui. Donald Trump commence à se fâcher, pourrait fournir des Tomahawk et une aide massive à Kiev, payée par les Européens. De plus, il s’apprête à rencontrer Xi Jinping à qui il parlera d’Ukraine…
Alors, ce dimanche, Vladimir Poutine, en treillis militaire, a présenté à ses généraux ce Burevestnik, son nouveau missile de croisière à propulsion nucléaire d’une portée de 20 000 kilomètres. Le 21 octobre, il est resté en vol environ 15 heures, parcourant 14.000 km.
Le président russe en parle depuis 2018 et, après 13 essais ratés, dont un qui avait tué cinq personnes, il a enfin volé sans incidents. « Les tests décisifs sont désormais achevés », a-t-il déclaré et il a ordonné de commencer à préparer les infrastructures pour intégrer ce missile dans les forces armées russes. Il va sans doute un peu trop vite car son « oiseau de tempête » coûte extrêmement cher et, ne fait pas peur à Trump qui s’est plutôt moqué : « Il devrait mettre fin à la guerre en Ukraine plutôt que de tester des missiles ».
Burevestnik serait, selon les spécialistes militaires, moins performant qu’annoncé, pas vraiment capable de déjouer tous les systèmes d’intervention. Sa vitesse subsonique le rendrait détectable, et plus son vol se prolonge ,plus il serait repérable même s’il vole très bas, entre 50 et 100 mètres. Il serait aussi vulnérable que tous les autres missiles de croisière .
Beaucoup de bruit pour une arme loin d’être opérationnelle, comme d’ailleurs le Sarmat ou Satan 2 qui, annonçaient les propagandistes du Kremlin, pouvaient détruire Londres, Berlin et Paris en un maximum de 200 secondes. Ce qui est faux…
Alors, quel est l’objectif de Poutine ? Il veut faire peur à l’Europe, montrer qu’il peut facilement et à tout moment la menacer, la frapper. En augmentant la pression, il souhaite dissuader les Occidentaux d’aider l’Ukraine. Déjà, en 2024, une enquête conjointe du Spiegel et The Insider mettait en évidence que le but des services secrets russes est d’« inonder le subconscient de panique et de terreur » et de « distiller la psychose nucléaire, terroriste, sociale, migratoire, et la psychose d’une Troisième Guerre mondiale ». Le maître du Kremlin envoie aussi à ses concitoyens un message nationaliste destiné à montrer que la Russie est forte et ne craint personne.
Malgré tout, on est forcé de se reposer la question : jusqu’où Poutine est capable d’aller pour garder son pouvoir ?
