Le président russe Vladimir Poutine s’est dit prêt à mettre par écrit la renonciation à une attaque contre l’Europe dans le cadre de négociations diplomatiques. C’est un «mensonge» et une «absurdité totale» de prétendre que la Russie a l’intention d’envahir l’Europe, a déclaré Poutine. «Pour nous, cela semble ridicule. La vérité est que nous n’avons jamais eu l’intention de le faire, mais s’ils veulent l’entendre de notre bouche, très bien, nous le fixerons. Pas de question», a déclaré Poutine lors d’une conférence de presse à la fin de sa visite à Bichkek, au Kirghizstan.
Poutine a démenti à plusieurs reprises les accusations de politiciens allemands et d’autres pays européens selon lesquelles la Russie aurait l’intention d’envahir d’autres pays européens après l’Ukraine. Mais ses affirmations sont régulièrement mises en doute en Occident, surtout depuis sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Même avant l’invasion de l’Ukraine, il avait affirmé que la Russie n’avait pas l’intention de le faire.
Sur la question ukrainienne, le chef du Kremlin a promis que Moscou «cessera les hostilités» en Ukraine si les forces de Kiev acceptaient de se retirer des territoires dont la Russie revendique l’annexion.
«Si les Ukrainiens quittent les territoires occupés, nous cesserons les hostilités»
Des déclarations qui interviennent alors que les Etats-Unis ont présenté la semaine dernière un plan visant à mettre fin à la guerre, lancée en 2022 et perçu comme largement favorable aux demandes du Kremlin. Ce texte a été amendé le weekend dernier après des consultations avec les Ukrainiens et doit désormais être présenté à Moscou.
«Si les troupes ukrainiennes quittent les territoires occupés, nous cesserons les hostilités. Si elles ne partent pas, nous les chasserons par la force militaire», a déclaré Vladimir Poutine. Il n’a par contre pas précisé s’il parlait uniquement des régions de Donetsk et de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, vues comme cibles prioritaires par le Kremlin, ou également de celles de Kherson et Zaporijjia dans le sud.
La Russie avait revendiqué en septembre 2022 l’annexion de ces quatre territoires qu’elle ne contrôle pas entièrement. La cession par Kiev à Moscou des régions de Donetsk et de Lougansk figuraient dans le plan originel en 28 points des Etats-Unis, mais ce texte a été considérablement amendé par l’Ukraine. Cette nouvelle mouture n’a pas été dévoilée mais elle ne contient plus de conditions maximalistes et n’offre pas de solution concernant les territoires occupés, selon des sources interrogées à Kiev par l’AFP.
L’émissaire américain Steve Witkoff est attendu la semaine prochaine à Moscou pour évoquer ce plan américain avec les responsables russes. Le chef de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak, a de son côté annoncé jeudi sur Telegram que le «travail conjoint des délégations ukrainienne et américaine» sur le plan se poursuivra «à la fin de cette semaine».
Vladimir Poutine a répété jeudi que le plan américain pouvait «servir de base à de futurs accords» entre Moscou et Kiev. Selon lui, l’un des «points clés» des négociations avec Washington sera la reconnaissance du Donbass et de la Crimée, annexée en 2014, comme territoires russes. «Nous avons besoin d’une reconnaissance (internationale), mais pas de la part de l’Ukraine», a-t-il ajouté, mettant une nouvelle fois en doute la légitimité de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
