Chaque année, en France, le prix Bayeux récompense le travail de ceux qui exercent le métier de reporter de guerre dans des conditions périlleuses pour informer le monde. Présidé par Jon Lee Anderson − correspondant de guerre américain −, le jury international du 32e prix Bayeux Calvados Normandie des correspondants de guerre a rendu son verdict ce samedi 11 octobre.
Gaza au centre des attentions
Dans la catégorie photo, le prix Nikon récompense le travail du Palestinien Saher Alghorra pour le portrait d’une mère qui pleure son fils − Ziad Mahmoud Ziad Saydam − à la morgue de l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa, en juin 2024. (Voir illustation)
Le prix du public distingue également cette année le travail d’un autre photojournaliste palestinien. Ali Jadallah est récompensé pour avoir su capturer les bombardements à Deir al-Balah, le 6 juin 2024.

En télévision, le prix région Normandie des lycéens et des apprentis revient à Jomana Karadsheh, Tareq al-Hilou, Mohammed al-Sawalhi, Mick Awalhi, Mick Krever et Mark Baron, pour leur reportage pour CNN, «Ce que quatre heures révèlent sur la vie des enfants à Gaza».
Tant d’autres conflits
Le jury international a accordé le 1er Prix radio à la journaliste suisse et canadienne Maurine Mercier pour son reportage « Prokrovsk, deux fleurs dans les ruines », qui raconte la vie sexuelle de femmes vivants dans l’est de l’Ukraine. En presse écrite, c’est l’Allemand Wolfgang Bauer qui a reçu le 1er Prix pour « Les oubliés » du Soudan, dans le seul hôpital encore capable d’assurer de la chirurgie dans la capitale soudanaise Khartoum.
Le trophée télévision a lui été reçu par une équipe de France 24 pour « Les rescapés de l’enfer dans les geôles de Bachar al-Assad » sur les prisons libérées du régime syrien. Toujours en télévision, catégorie Grand Format, Agnès Nabat et Marianne Getti (Kraken Films pour Arte Reportage) ont été distinguées pour « Tigré : viols, l’arme silencieuse », une plongée glaçante dans les violences sexuelles de guerre en Éthiopie.
Le Prix Jeune Reporter a été décerné à Pierre Terraz (Politis, Neue Zürcher Zeitung, Grands Reportages) qui s’est illustré avec « Birmanie : plongée clandestine dans la guerre civile ». Et le Prix de l’image vidéo est allé à Edward Kaprov (Lila Production pour ARTE Reportage) pour « Donbass, entre la vie et la mort », un récit poignant de la guerre en Ukraine.