Depuis le 27 septembre, le collectif GenZ 212 organise quasiment quotidiennement des rassemblements à travers le Maroc, pour contester le gouvernement et exiger des réformes dans la santé et l’éducation. Le roi Mohammed VI doit prononcer un discours à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire.
« On attend que le roi nous parle! », ont notamment réclamé les manifestants. Un peu plus tôt, par la voix de son porte-parole, Mustapha Baitas, le gouvernement a réitéré une invitation à dialoguer « pour écouter les propositions et traiter le sujet ensemble ». « Le message est reçu » et le gouvernement « travaille pour mobiliser les ressources et identifier les déficits à combler », a-t-il poursuivi, appelant le collectif GenZ 212 à envoyer ses représentants pour entamer une discussion.
Depuis le 27 septembre, le mouvement sans chef ni affiliation politique, créé par des anonymes et fort de plus de 200.000 adhérents sur la plateforme Discord, organise presque chaque soir des rassemblements à travers le pays. La police a procédé à des dizaines d’arrestations, et des heurts et des actes de vandalisme ont marqué certaines mobilisations.
Une prise de parole attendue de Mohamed VI
Le roi Mohammed VI doit prononcer, ce vendredi 10 octobre, un discours à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire. Une soixantaine de personnalités connues ont apporté leur soutien à GenZ 212 et appelé le roi à lancer « des réformes de fond ». « La situation est très grave, il y a un délabrement de l’infrastructure sociale. Il faut que le roi intervienne pour trouver une solution politique. Sinon ça va produire de la violence », a expliqué l’historien Maâti Monjib, signataire de l’appel.
Les protestations ont commencé mi-septembre après le décès, à l’hôpital public d’Agadir (sud), de huit femmes enceintes admises pour des césariennes. Ce jeudi 9 octobre, GenZ 212 a publié un nouveau document exposant ses revendications, dont le limogeage du gouvernement et la « lutte anti-corruption ».
Il a réclamé un plan d’urgence pour recruter médecins et personnels de santé, en particulier dans les zones reculées, une rénovation des hôpitaux, ainsi que le relèvement du taux de remboursement de l’assurance-maladie de 50 à 75 %. Au Maroc, les hôpitaux publics sont saturés et manquent de personnel et d’équipements de base, a reconnu mardi le ministre de la Santé, Amine Tehraoui.