Le largage d’aide humanitaire est-il efficace pour enrayer la famine à Gaza ? Israël, sous une pression internationale croissante pour débloquer l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza affamée, a annoncé samedi la reprise immédiate des parachutages sur le territoire. Tant le Royaume-Uni que les Emirats se sont dits prêts à participer.
Risque de famine généralisée
Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas le 7 octobre 2023, a imposé début mars un blocus hermétique au territoire, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture et de biens de première nécessité.
L’ONU et des ONG s’alarment à présent d’une flambée de la malnutrition infantile et d’un risque de famine généralisée parmi ses plus de deux millions d’habitants.
Face à cette urgence et pressée notamment par Paris, Berlin et Londres de « lever immédiatement les restrictions sur l’acheminement de l’aide », l’armée israélienne a annoncé samedi que les premiers parachutages menés par des pays étrangers reprendraient le soir même.
Cette méthode, déjà mise en œuvre en 2024 notamment par les Emirats arabes unis, la Jordanie et la France, a été décriée par nombre de responsables humanitaires, qui l’avaient jugée dangereuse et de portée limitée, soulignant qu’elle ne pouvait se substituer à la voie terrestre. C’est, selon Médecins sans frontières, une « initiative ridicule ». L’ONG estime auprès de Franceinfo, samedi, que l’annonce du gouvernement israélien « relève du cynisme ».
Nouvelles victimes
Samedi, le Royaume-Uni a annoncé se préparer à larguer de l’aide et à évacuer des « enfants ayant besoin d’une assistance médicale », en collaboration avec « des partenaires tels que la Jordanie ». Les Emirats ont déclaré qu’ils reprenaient « immédiatement » les parachutages.
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a estimé samedi que la reprise des parachutages constituait une réponse « inefficace » à la catastrophe humanitaire en cours. « Les largages aériens ne mettront pas fin à la famine qui s’aggrave. Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés », a-t-il déclaré.