L’Union européenne (UE) ne renonce pas complètement à d’éventuelles sanctions contre Israël, a affirmé lundi Kaja Kallas, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères, soulignant que les Vingt-sept seraient attentifs à la façon dont le cessez-le-feu sera mis en place.
« Le cessez-le-feu a changé le contexte, c’est clair pour tout le monde », a-t-elle affirmé à l’issue d’une réunion des ministres des affaires étrangères de l’UE à Luxembourg. « Cependant, tant que nous ne verrons pas de changement tangible et durable sur le terrain, en particulier l’acheminement de plus d’aide dans la bande de Gaza, la menace de sanctions restera sur la table, a-t-elle ajouté. Nous avons décidé de ne pas prendre de mesures pour l’instant, mais nous ne les écartons pas non plus. »
En juillet, la Commission européenne a mis sur la table une liste de sanctions contre Israël en raison de la situation dans l’enclave palestinienne, mais les chefs de la diplomatie de l’UE n’avaient pas encore eu la possibilité d’en discuter. La Commission avait proposé de sanctionner les membres « extrémistes » du gouvernement israélien ainsi qu’une suspension partielle de l’accord d’association entre l’UE et l’Etat hébreu, en raison de la situation « inacceptable » dans la bande de Gaza. Elle avait aussi proposéde taxer davantage les produits israéliens importés dans l’Union, ainsi que des sanctions ciblées contre les colons s’appropriant des terres palestiniennes occupées.
Les ministres se sont surtout attachés à mettre en avant les instruments dont ils disposent pour revenir dans le jeu : l’aide humanitaire, l’aide à la reconstruction et la sécurité.
Ils veulent aussi relancer la mission de l’UE au poste-frontière de Rafah, entre la bande de Gaza et l’Egypte, qu’ils avaient interrompu en 2007. Bruxelles attend désormais l’autorisation d’Israël et de l’Egypte pour que cette mission reprenne ses activités, a assuré Mme Kallas. Une autre mission destinée à la formation des policiers palestiniens en Cisjordanie doit également être relancée.