Une importante mobilisation citoyenne, rassemblant des habitants du gouvernorat de Gabès, des activistes de la société civile et des groupes sportifs, s’est tenue vendredi en fin d’après-midi devant le siège du gouvernorat pour dénoncer la dégradation alarmante de la situation environnementale dans la région.
Les protestataires ont exigé le démantèlement des unités industrielles du Groupe chimique tunisien (GCT), ainsi que leur relocalisation loin des zones d’habitation.
Ils ont également exprimé leur opposition à l’implantation de projets liés à l’ammoniac vert et à l’hydrogène vert dans la région, qu’ils jugent menaçants pour les ressources hydriques et dangereux sur le plan écologique. Des slogans ont été brandis en faveur du droit des habitants à vivre dans un environnement sain, à l’abri de la pollution et des risques industriels.
Ce rassemblement avait été convoqué par le collectif « Je veux vivre… Stop à la pollution », qui avait lancé, le 14 mai courant, un appel à toutes les forces vives, citoyens, associations, coordinations et syndicats, à se mobiliser le 23 mai pour réclamer, de manière urgente, le démantèlement des unités polluantes du GCT et l’abandon du projet d’ammoniac vert, tout en exigeant une révision en profondeur de l’ensemble de la stratégie nationale sur l’hydrogène vert.
Le collectif dénonce les récentes décisions gouvernementales annoncées le 5 mars dernier, perçues comme une « renonciation implicite à l’engagement pris le 29 juin 2017 en faveur du démantèlement des installations industrielles polluantes ».


Il dénonce notamment le déclassement du phosphogypse radioactif de la liste des substances dangereuses, une mesure jugée incompatible avec les standards internationaux de précaution, ainsi que la promotion de filières industrielles dites « énergivores », accusées de puiser massivement dans les ressources naturelles, au mépris des impératifs de souveraineté énergétique et d’équité territoriale.