Chaque jour, les nouvelles en provenance de Gaza sont plus graves, terribles que celles de la veille. « Un film d’horreur » déplore Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Le cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem qui a pu passer deux jours à Gaza raconte que la faim est visible dans le regard des enfants qui demandent quelque chose à manger sans vraiment y croire. 111 ONG appellent la communauté internationale à agir contre la « famine de masse », les agences de presse mondiales réclament le droit de se rendre librement dans l’enclave. L’Unicef indique que 470 000 personnes sont confrontées à une situation de famine, que 71 000 enfants, s’ils n’ont pas un traitement d’urgence, risquent de mourir.
L’indignation monte y compris dans les pays amis d’Israël qui dénoncent aujourd’hui une situation « inacceptable », la souffrance des Palestiniens et demandent la fin immédiate de la guerre. Seuls, les Etats-Unis de Trump se taisent. Le rêve d’un territoire vidé de ses habitants où l’on pourrait faire des affaires…
Oui, des Gazaouis peuvent souffrir, mais ce n’est pas notre faute, affirment les représentants de l’État hébreu. Le président Isaac Herzog est allé à Gaza où il a osé dire que « Nous agissons ici conformément au droit international. Nous fournissons une aide humanitaire conformément au droit international. Ceux qui tentent de saboter cette aide sont le Hamas et ses partisans ».
Oui, le mouvement islamiste n’est pas innocent et a prétendu qu’il avait besoin du sang des Gazaouis pour servir sa cause. Oui, il a dû intercepter des camions d’aide. Mais c’est bien Netanyahou et les siens qui empêchent l’arrivée de suffisamment d’aide et, ainsi, violent le droit international qui impose à l’occupant de fournir nourriture et soins.
L’autre responsable de cette catastrophe, c’est… l’ONU. Déjà, en décembre, le président Herzog affirmait qu’ « il est possible de fournir trois fois plus d’aide humanitaire à Gaza si l’ONU, au lieu de se plaindre toute la journée, faisait son travail ». A l’ONU, l’ambassadeur israélien vient encore d’accuser le Hamas et de critiquer l’ONU dont l’attitude constitue « un effondrement moral ». Pas de famine à Gaza, mais le monde gobe un narratif construit pour délégitimer l’État hébreu !
A part bien sûr, le grand allié Trump, le monde entier se tromperait. Irréelles, inimaginables, ces tentatives de défense israélienne. Même en Israël, l’opposition à la politique cruelle de Netanyahou grandit. Il faut le stopper, mais qui peut le stopper ? Celui qui le peut ne le veut pas…