Dès le 7 octobre 2023, nous écrivions que « la riposte israélienne va être extrême, fera mal » et le lendemain, nous précisions que l’attaque du Hamas «ne fera qu’aggraver la situation des Palestiniens ». C’est toujours vrai aujourd’hui, ils sont les victimes d’une tragédie dont ils sont…absents. Ils ne comptent ni pour le mouvement islamiste ni pour les dirigeants de l’Etat hébreu.
Une nouvelle proposition américaine de cessez-le-feu, acceptée par Israël, est rejetée par le Hamas qui ne pouvait l’accepter car, manifestement elle favorisait Tel Aviv et ne garantissait pas la fin de la guerre. Avec un certain cynisme, on peut dire que cette guerre, qui affame les Gazaouis et en tue tous les jours des dizaines, assure la survie de ceux qui la mènent.
Benjamin Netanyahou sait pertinemment que si les otages sont libérés, sa guerre perdra le sens qu’il lui donne mais que s’il l’arrête, ses extrémistes risquent de mettre fin à son gouvernement et qu’il pourra se retrouver devant des tribunaux pour rendre des comptes. Sans compter ses procès pour corruption, fraude et abus de confiance. La guerre ou la prison.
De leur côté, les dirigeants du Hamas, du moins ceux qui restent, même s’ils sont divisés, savent que personne, y compris dans le monde arabe, ne veut qu’ils continuent de gouverner l’enclave si la paix arrive. Les otages, en quelque sorte, assurent leur survie, leurs chances d’être exfiltrés. Les Gazaouis peuvent les détester, ils sont toujours là en force, sans rivaux.
Quelque part, on est face à la quadrature du cercle. Avec cependant une certitude : ni le Hamas ni Netanyahou ne sont la solution. Surtout pas Ben Gvir pour qui « c’est le moment d’intervenir de toutes nos forces pour détruire, tuer et vaincre le Hamas ».
Si seulement les Etats-Unis étaient à la hauteur de leur pouvoir, de leurs responsabilités.