La présidence syrienne a annoncé samedi 19 juillet la mise en place d’un cessez-le-feu « immédiat » dans la province de Soueïda, théâtre d’affrontements sanglants ayant fait plus de 700 morts en une semaine. Dans un communiqué, elle appelle « toutes les parties à respecter entièrement » cette trêve et à cesser immédiatement les violences.
Peu après cette annonce, les forces de sécurité syriennes ont commencé à se déployer dans cette région à majorité druze. Selon Noureddine al-Baba, porte-parole du ministère de l’Intérieur, « les forces de la sécurité intérieure ont entamé leur déploiement dans la province de Soueïda (…) afin de protéger les civils et de mettre un terme au chaos ».
Cette évolution intervient alors que les États-Unis ont annoncé un accord entre la Syrie et Israël. Jusqu’ici opposé à la présence des forces syriennes dans cette zone frontalière, Israël aurait donné son feu vert au retour des forces gouvernementales, dans un contexte sécuritaire jugé préoccupant.
Un bilan de 718 morts
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les violences déclenchées dimanche dernier ont déjà fait 718 morts. Parmi eux figurent 391 membres de la communauté druze, dont 245 civils – 165 ayant été, selon l’ONG, « exécutés sommairement » par des forces relevant des ministères de la Défense et de l’Intérieur dans les premiers jours du conflit.
L’OSDH fait également état de 287 morts parmi les forces gouvernementales et de 21 combattants bédouins sunnites tués, dont trois civils, « exécutés sommairement par des combattants druzes ». Enfin, l’organisation rapporte que 15 militaires du régime ont trouvé la mort dans des frappes israéliennes.
Jeudi, le pouvoir syrien avait dû retirer ses forces déployées une première fois à Soueïda sous la pression d’Israël, qui dit vouloir protéger la minorité druze. Ces violences fragilisent encore plus le pouvoir d’Ahmad al-Chareh qui, à la tête d’une coalition de groupes rebelles islamistes, avait renversé le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile. « L’Etat syrien s’engage à protéger toutes les minorités et communautés du pays (…) Nous condamnons tous les crimes commis » à Soueida (sud), a-t-il affirmé dans un discours retransmis à la télévision, peu après l’annonce par la présidence du « cessez-le-feu immédiat » à Soueida.