Six morts, plusieurs blessé, les assaillants « neutralisés » : l’attaque mené à Jérusalem-Est à un arrêt de bus survient alors qu’Israël a adressé ce lundi « un dernier avertissement » au Hamas, le sommant de se rendre et de libérer les otages sous peine d’être anéanti, après une mise en garde similaire lancée par le président américain. Le Hamas, lui, salue un opération qui est «une réponse naturelle aux crimes de l’occupation et au génocide qu’elle mène contre notre peuple ». L’armée israélienne a déjà lancé des raids de représailles.
Terrorisme ou résistance ? Les avis sont partagés et la différence peut être mince entre les deux. La question est posée depuis des dizaines d’années. En 1938, Gandhi soutenait que « la Palestine appartient aux Arabes » et que « rien ne pourrait être dit contre la résistance arabe à une supériorité écrasante ». Le 27 novembre 1967, le général de Gaulle disait à propos d’Israël : «il organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s’y manifeste contre lui une résistance, qu’à son tour, il qualifie de terrorisme”. Selon le Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949, les actions commises; la domination coloniale, l’occupation étrangère ou les régimes racistes dans l’exercice de leur droit à l’autodétermination ne sont pas sont considérés comme du terrorisme, sauf si cela s’exerce contre des civils.
Si l ’attaque de ce matin pourrait donc s’apparenter à du terrorisme, qu’en est-il des opérations menées par Israël dans les territoires occupés au mépris du droit international et de onze condamnations de l’Assemblée générale des Nations Unies ? La liste des morts s’allonge dramatiquement chaque jour à Gaza où le pire semble malheureusement à venir et, en Cisjordanie, où plus de 1 000 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre, les exactions commises par les colons, soutenus par l’armée sont quotidiennes et impunies. Harcèlement, vols d’oliviers, de moutons, de maisons, de terre, sabotage des canalisations, des puits ou des stations de distribution d’eau. A Jérusalem-Est, les Palestiniens sont dépossédés de leurs habitations et chassés. Ce sont les Palestiniens qui résistent qui sont arrêtés.
Le mois dernier, Israël a approuvé un projet de construction de 3400 logements dans un secteur de la Cisjordanie, qui menacerait selon la communauté internationale la viabilité d’un futur Etat palestinien. Selon la presse israélienne, Benjamin Netanyahu se rendra jeudi à Maale Adumim, en Cisjordanie, pour y signer un « accord-cadre » sur la construction d’un grand nombre de ces logements.
Ce matin, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a clairement parlé de « génocide » à Gaza et annoncé lundi une série de mesures pour “y mettre fin”. Les victimes d’un génocide ont-elles le droit, le devoir de lutter ? Alors terrorisme ou résistance ?