La ville de Puget-sur-Argens (Var) est encore sous le choc. Samedi soir, Hichem Miraoui, 46 ans, a été abattu devant son domicile par l’un de ses voisins. Ce crime, qualifié de « raciste » avec une « dimension terroriste » par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, suscite une vive émotion en France et Tunisie.
Comme des milliers de tunisiens, Hichem Miraoui avait quitté le pays pour bâtir un avenir meilleur en France, relate Le Parisien, d’après un communiqué de l’avocat de la famille, Mourad Battikh. Coiffeur apprécié dans la commune, il était décrit comme un homme respectueux et très intégré. « Il était si doux, si calme. Il avait un petit oiseau, dans une cage, dans le salon de coiffure. Quand il coiffait notre fils, il le sortait, pour qu’il puisse le caresser », témoigne auprès de Var-Matin une habitante de Puget-sur-Argens.
Toujours prêt à aider
« C’était quelqu’un de très gentil, de très respectueux, jamais un mot plus haut que l’autre, et toujours prêt à aider quiconque, même des inconnus », confie une autre personne. Devant son salon de coiffure, des habitants sont venus lui rendre hommage lundi, apportant des fleurs et des messages. Sur Facebook aussi, plusieurs proches de la victime ont partagé des photos, recevant de nombreux messages de condoléances.
L’avocat Mourad Battikh souligne qu’Hichem, inconnu des services de police, n’avait jamais eu de problèmes. « [Sa mort] est la conséquence directe d’une atmosphère alimentée par la stigmatisation, les amalgames et la banalisation de la violence raciste », déplore-t-il dans un communiqué. Le principal suspect, Christophe B., 53 ans, n’était pas fiché par les services de renseignement. Avant de passer à l’acte, il a publié deux vidéos sur Facebook où il revendique son geste et tient des propos ouvertement xénophobes, appelant à la violence contre les personnes d’origine maghrébine.