Comme en 2017, Donald Trump a choisi l’Arabie Saoudite pour son premier déplacement international. Il y rencontrera aussi les dirigeants des six pays du Conseil de coopération du Golfe ( Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïni, Qatar, Koweït, Oman) avant de se rendre au Qatar et dans les Emirats. Un voyage essentiellement économique qui aura forcément une dimension géopolitique avec la situation au Proche Orient, Gaza, la Syrie et l’Iran.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a évoqué un « retour historique » dans la région pour promouvoir une vision « où l’extrémisme est éliminé au profit de relations commerciales et culturelles ». Le président des États-Unis espère décrocher des promesses d’investissement . Les Emirats évoquent 1 400 milliards de dollars d’investissements sur dix ans et l’Arabie Saoudite 600 milliards. Il sera question de défense, d’énergie, de technologies de pointe, d’aviation, de pétrole, d’intelligence artificielle, de nucléaire civil…
A Ryad, Donald Trump espère parachever les accords d’Abraham en obtenant de MBS la normalisation de ses relations avec Israël. La population et la société saoudiennes sont vent debout contre Israël et n’en veulent pas mais le président américain voudrait un deal : un accord de défense et une livraison d’armements très sophistiqués contre un pas, ou plus, vers l’Etat hébreu.
Ce déplacement revêt également un caractère privé en ce sens que la Trump Organization est très active dans la région avec Donald Junior et Eric Trump qui la dirigent et aussi le gendre Jared Kushner et le fils Witkoff, Zach. Le président est toujours actionnaire à travers un trust.
La Trump Organization a signé le mois dernier un contrat pour la construction d’un golf et des résidences de luxe au Qatar, et dévoilé les détails d’un gratte-ciel d’un milliard de dollars à Dubaï, dont les appartements pourront être achetés en cryptomonnaies. On parle également d’une tour Trump à Djeddah, et d’un projet de 4 milliards de dollars à Oman.
Interrogée sur ce côté privé du voyage, Karoline Leavitt, a qualifié de « ridicule » le simple fait de « suggérer » qu’il agisse pour son propre intérêt, ajoutant même qu’il avait « perdu de l’argent en étant président ».
Donald Trump pourrait recevoir un beau cadeau du Qatar : un Boeing 747-800, qu’ABC News qualifie de « Palace dans le ciel », estimé à 400 millions de dollars, ce qui pourrait en faire le bien le plus onéreux offert par un gouvernement étranger aux Etats-Unis. Il remplacerait les deux Boeing 747-200B actuels jugés obsolètes. Un avion qui fait polémique…
Le locataire de la Maison Blanche pourrait, lui, annoncer à ses hôtes qu’il appellera désormais le Golfe Persique Golfe arabique ou d’Arabie. Ce qui fâche déjà Téhéran .
Certaines rumeurs font état d’une annonce bien plus surprenante, incroyable : selon une source diplomatique du Golfe, citée par The Media Line, Donald Trump s’apprêterait à reconnaître un État palestinien en excluant le Hamas de la configuration institutionnelle. Il s’agirait, selon cette source anonyme, de « la déclaration la plus importante de la région depuis les Accords d’Oslo ».
Le président américain aurait évoqué cette « annonce très importante » lors de sa rencontre avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le 6 mai dernier à la Maison-Blanche.
En Israël, cette perspective a provoqué une réaction musclée. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu, cité par le Jerusalem Post, a averti que toute reconnaissance internationale unilatérale de l’État de Palestine entraînerait une annexion rapide et définitive de la Cisjordanie par Israël.