100 jours de pouvoir, c’est l’heure d’un premier bilan. Content de lui, Donald Trump confie qu’il passe « un très bon moment », ajoutant : « je dirige le pays et le monde ». Sa satisfaction s’affiche aussi dans une allée menant à la Maison Blanche où il a fait installer lundi des photos de personnes présentées comme des immigrés en situation irrégulière et coupables de divers crimes ou délits, arrêtés depuis son retour au pouvoir. « Le président n’a pas d’égal, personne ne lui arrive à la cheville », se félicite Tom Homan, l’homme chargé des expulsions.
En cent jours, le milliardaire a paraphé cent trente-neuf «executive orders» pour rendre l’Amérique « great again » et faire le ménage après ce qu’il appelle le « leadership inconsistant » de Joe Biden sur la scène mondiale. Du bureau ovale transformé en plateau de téléréalité ou sur son réseau Truth Social, il a ébranlé le monde et son Amérique en déclenchant des « guerres » commerciales, contre l’Etat de droit, les juges, les immigrés, la presse, la démocratie, ses alliés traditionnels… Il a lâché l’Ukraine pour épouser le narratif mensonger de son ami Poutine…
Stratégie ou impulsions irréfléchies ? Application de son « art du deal », frapper fort puis se montrer « gentil » ? Nul ne le sait vraiment, mais un constat s’impose aujourd’hui : Donald Trump est en échec. Selon une enquête que vient de publier le Washington Post et ABC News seulement 39 % des adultes américains approuvent la manière dont il exerce sa fonction présidentielle (ils étaient 45 % en février). La cote plus basse enregistrée pour un président à ce stade de son mandat. Biden était à 52%. «You’re fired» («vous êtes viré»), pourraient dire les électeurs qui appréciaient The Apprentice.
Le manque de résultats immédiats ne fera pas changer Donald Trump qui continuera d’avancer en zigzags, d’alterner coups de gueule et marche arrière. Au moins jusqu’aux élections de mi-mandat en novembre 2026.
Et maintenant ? Et après ? Pour combien de temps ? Les démocrates, totalement dépassés, vont-ils se réveiller ? Et les Occidentaux réagir et contre-attaquer ? Quoi qu’il en soit, il faut prendre Trump au sérieux. Le trumpisme, courant politique populiste et illibéral, est contagieux. En Europe et ailleurs, des opposants, des pouvoirs en place s’en inspirent.