Interrogé sur l’affaire Epstein, son « boulet » actuel, alors qu’il recevait dans le Bureau Ovale le président philippin Bongbong Marcos, Donald Trump s’est déchaîné en se lançant dans des diatribes virulentes contre l’ancien président démocrate Barack Obama qu’il accuse de « trahison ». C’est un « chef de gang » qui, avec Hillary Clinton, « tentait de monter un coup d’Etat ».
Empêtré dans l’affaire Epstein dont il a été proche, les preuves sont nombreuses, le 47-eme président veut à tout prix détourner l’attention de la presse et du public. Avec sa cheffe du renseignement notoirement pro-russe Tulsi Gabbard, il exhume de vieux dossiers concernant les soupçons d’ingérence russe dans la campagne présidentielle en 2016. Sans refaire l’histoire, on peut rappeler que les diverses enquêtes du renseignement, les rapports et l’enquête bipartisane du Sénat, ont conclu qu’il y avait bien eu des tentatives d’ingérence de la Russie mais qu’il n’était pas possible d’impliquer clairement Trump et ses proches ni de penser qu’elles aient eu un effet sur l’élection.
Rappelons aussi que Trump avait porté plainte en 2023 contre l’ancien espion britannique, Christopher Steele, qui avait fourni à Hillary Clinton un rapport truffé d’allégations compromettantes pour Trump, mais non prouvées. En février 2024, la justice britannique avait rejeté les poursuites engagées et condamné Donald Trump aux frais de justice, plus de 600 000 dollars qu’il refuse de payer.
Obama au lieu d’Epstein, un scandale pour un autre, tente Donald Trump. « La chasse aux sorcières dont vous devriez parler, c’est qu’ils ont attrapé le président Obama la main dans le sac », a-t-il affirmé à la presse. Sans doute en vain car, à part Fox News, il ne convainc pas.
Rien de bien nouveau. Trump se répète. En 2019, au moment de la publication du rapport du Sénat, il avait affirmé que c’était une « arnaque ». « L’enquête a commencé illégalement. Tout cela était une arnaque. Tout. Avec des policiers véreux, des gens mauvais ». Il promettait de rendre coup pour coup. « Pourquoi contre-attaquer? » ajoutait-il. « Parce que je sais à quel point tout était illégal ».
Cette dôle de défense a de quoi désorienter sa base Maga pourtant crédule quant aux complots de « l’Etat profond ». Seuls 45% sont satisfaits de la manière dont le président mène ce dossier, 30% se disent indécis et 25% mécontents. Un porte-parole de Barack Obama dénonce, lui, les déclarations de Trump, qualifiant ces « allégations farfelues » de « ridicules et de tentative faible de diversion ».