Le départ précipité de Donald Trump du G7 et son attaque contre le président français qui « ne comprend rien » sont révélateurs de la dégradation des relations internationales et aussi de l’embarras du président américain. Si ce dernier a fini par signer un communiqué commun qui reconnaît le droit d’Israël à se défendre et affirme que l’Iran ne doit jamais posséder l’arme atomique tout en appelant à la désescalade, sa « fuite » traduit un grande ambigüité.
Donald Trump, manipulé par Benjamin Netanyahou qui cherche à l’entraîner dans sa guerre, tente de reprendre la main. Bien sûr qu’il a quitté Kananaskis «à cause du Moyen Orient», comme sa porte-parole l’a d’abord annoncé et qu’il a convoqué son conseil de sécurité nationale pour étudier toutes les possibilités. Et il souffle le chaud et le froid : il conseille aux habitants de Thérain d’évacuer la ville, renforce son dispositif militaire dans la région et dit, en même temps, qu’il vise « une fin réelle » du conflit et non “ un simple cessez-le-feu”.
Ecoutera-t-il Netanyahou qui parle d’éliminer le Guide suprême Khamenei et réclame les bombes américains GBU-57, les seules capables d’atteindre des installations souterraines ou l’opposition à cette guerre déclenchée par Bibi qui commence à monter aux Etats-Unis, y compris dans les rangs conservateurs ? Washington se prépare à tout. Y compris à abandonner le rêve d’être un « faiseur de paix » ?
Le départ du G7 montre aussi qu’aux yeux de Trump et de son administration, l’Europe ne compte guère et c’est lui seul qui doit pouvoir décider. Lui, peut-être en accord avec Poutine sans froisser la Chine. Pour que des « deals » puissent ensuit être signés.
Malheureusement, ce qui se passe, de l’Ukraine à Téhéran et Gaza, illustre un changement fondamental à savoir que la force prime le droit. Le pays qui a les moyens militaires peut s’affranchir du droit international.
Avec un Trump qui change confus et contradictoire, un Netanyahou qui se voit en sauveur d’Israël et un Khamenei dont on ne sait jusqu’où il pourrait aller pour assurer la survie de son régime, l’avenir du Moyen-Orient est incertain. Rien n’est encore écrit…
Une interrogation, peut-être trop décalée : dans les sujets « plus importants » que Trump devait traiter en rentrant, y a-t-il une place pour le smartphone que la Trump Organisation a lancé lundi au prix de 499 dollars ? Baptisé Trump Mobile, il se présente comme une alternative aux principaux fournisseurs de télécommunications.