L’autoproclamé faiseur de paix se transformerait-il en artisan de guerre avec ses menaces sur le Venezuela et maintenant contre le Nigeria où ses forces « pourraient très bien entrer les armes à la main » ? Non, répondrait-il, il n’aime pas les guerres, mais lutte contre les narcotrafiquants et les islamistes qui sont des terroristes. La défense du bien…
Depuis des années, des élus et des groupes religieux pressent Donald Trump d’intervenir au Nigeria. Lors de son premier mandat, il avait désigné le pays comme « Country of Particular Concern » au titre de l’International Religions Freedom Act. En 2021, Joe Biden avait retiré le pays de la liste des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse, estimant que le pouvoir avait pris des mesures « pour favoriser le dialogue interconfessionnel et la réconciliation ».
On ne peut nier que les chrétiens – environ 45% des 230 millions des Nigérians, autant que les musulmans- souffrent et sont visés depuis 2009, dans le nord-est du pays, par Boko Haram et le groupe dissident la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique (ISWAP). Dans d’autres régions, des affrontements meurtriers opposent les éleveurs peuls, principalement musulmans, aux agriculteurs, souvent chrétiens. Ou des gangs ,appelés « bandits », tuent et kidnappent pour obtenir des rançons. Mais il ne s’agit le plus souvent de lutte pour la possession de la terre et les « bandits » estimeraient que les communautés chrétiennes, plus solidaires, paieraient plus facilement les rançons.
Dans les zones musulmanes plus conservatrices, il n’y a pas des « massacres », mais des brimades, des discriminations.
Mi-octobre, le conseiller pour l’Afrique de Donald Trump, Massad Boulos, installé au Nigeria depuis plusieurs décennies, a affirmé que les jihadistes tuaient «plus de musulmans que de chrétiens». Un constat dressé également par CNN.
Venezuela, Nigeria et aussi Afrique du Sud où il prend la défense des fermiers blancs qui seraient massacrés par les Noirs révèlent, s’il le fallait encore, la vraie personnalité de Donald Trump, chrétien de tradition presbytérienne à tendance raciste. En menaçant le Nigeria, le président américain, en perte de vitesse au plan intérieur, veut aussi se renforcer auprès de sa base. Plus qu’une intervention militaire pratiquement impossible, il pense aux élections de mi-mandat.
