Comme un gosse susceptible dans une cour de récréation qui ne supporte pas que son camarade prétende être plus fort que lui, il réplique et proclame à tous que c’est lui le meilleur et qu’il va le montrer. Agacé, énervé par les annonces de Vladimir Poutine d’un test de missile nucléaire, le Burevestnik, puis d’un drone sous-marin, Poséidon, également nucléaire, tous deux inarrêtables, Donald Trump a annoncé juste avant sa rencontre « formidable » avec son homologue chinois Xi Jinping, qui a permis, évidemment, d’aplanir toutes les difficultés, qu’il avait ordonné la reprise immédiate des essais nucléaires.
Pas question pour le pays le plus puissant du monde de laisser le rival russe tester de nouvelles armes sans réagir. Il a répété que son pays a les meilleures armes du monde et possède « plus d’armes nucléaires que tout autre pays. La Russie arrive en deuxième position et la Chine loin derrière en troisième, mais elle rattrapera son retard d’ici cinq ans ».
Présentant toujours son Amérique comme le premier pays du monde, il ne tient pas compte du dernier rapport de l’Institut de recherche internationale pour la paix de Stockholm qui indique que les Russes affichent 5489 ogives nucléaires contre 5177 américaines. La Chine est derrière avec 600. De plus, contrairement à ce qu’il avance, Pékin n’est pas du tout engagé dans une démarche d’augmentation significative de son arsenal nucléaire : son objectif est d’atteindre les 1000 têtes opérationnelles en 2030. Pas besoin de beaucoup de bombes atomiques pour vitrifier, détruire le monde…
Donald Trump oublie aussi qu’en janvier dernier, dans un discours par vidéoconférence au Forum économique mondial de Davos, il avait dit vouloir travailler à la réduction des armes nucléaires avec la Russie et la Chine,il avait précisé qu’ « avec Poutine, nous avons parlé de dénucléariser le monde » et que « la Chine nous rejoindrait ».
Dans sa volonté permanente de s’afficher comme le maître du monde, Trump donne au contraire un feu vert à une nouvelle course aux armements et prouve une fois de plus son ignorance : à l’heure des super calculateurs et de l’IA, les essais nucléaires ne sont pas utiles.
En janvier, ils promettaient que la dénucléarisation permettrait des économies conséquentes. Là, le gosse susceptible et vexé dépense. Qui osera lui dire qu’il se plante et que la relance d’ essais nucléaires prendra bien trois ans ? Sûrement pas son ministre de la Guerre, Pete Hegseth qui vient de Fox News et a le doigt sur la couture du pantalon…
