Dès la publication du plan de la honte qui s’aligne globalement sur les exigences de Poutine, la question est revenue : Donald Trump est-il un agent de Moscou ? Une vieille interrogation qui date de 1977 quand il a épousé sa première femme, Ivanka, une Tchécoslovaque émigrée aux États-Unis dont le père était un informateur des services secrets. Des relations d’affaire ont été nouées, mais rien n’indique formellement que Trump soit « tenu » par le FSB.
Quant à son plan, le président américain rappelle que, dans ses deals, il demande d’abord un maximum puis attend les réactions et propose moins. Et s’il estime que le jeudi 27 novembre, jour de la fête de Thanksgiving, est une date butoir « adéquate » pour un feu vert de l’Ukraine à son plan, il précise : « J’ai eu beaucoup de dates butoirs et quand les choses vont bien, la tendance est de repousser les dates butoirs ».
Aujourd’hui à Genève, diplomates et militaires américains, ukrainiens et européens essayaient de repousser cette date et surtout de modifier le plan assimilé à une trahison et rejeté par Kiev et l’UE. Un rejet ferme mais poli car tous veulent avancer vers la paix sans se couper des Etats-Unis. L’Union européenne et la Grande Bretagne sont en désaccord avec les Etats-Unis sur la plupart des points du plan. Ils tiennent au stationnement de leur coalition des volontaires, à la mobilisation des avoirs russes à la reconstruction, alors que Trump en rend la moitié à Moscou, à la non réduction de la taille de l’armée ukrainienne… Bref, un plan de paix totalement différent qui acte aussi le refus de l’Europe de devenir le vassal des Etats-Unis.
Si la guerre imposée à l’Ukraine par la Russie, qui peut, demain ou après-demain, menacer d’autres pays européens, a réveillé l’Europe, cette dernière manque toujours d’unité et de moyens militaires pour remplacer les Etats-Unis. Et Trump, comme Vance insistent sur un point : l’Ukraine ne peut gagner. Les Ukrainiens, eux, tiennent à l’intégrité de leur pays et refusent de capituler après avoir perdu autant d’hommes.
Sur X, Zelensky s’est voulu optimiste après les premiers entretiens à Genève : « Il semble que les propositions américaines pourraient inclure un certain nombre d’éléments basés sur les perspectives ukrainiennes et essentiels pour les intérêts nationaux de l’Ukraine ». Toujours imprévisible et contradictoire, Trump a répété : Zelensky n’a « aucune gratitude »….
