« Nous sommes au cœur des négociations les plus intenses et les plus ciblées depuis le début de la guerre » a déclaré ce matin à La Haye, le président ukrainien. Lundi soir, Donald Trump s’était montré très optimiste en assurant que « Nous sommes plus proches aujourd’hui que nous n’avons jamais été d’un accord mettant fin à la guerre avec la Russie ». Tout le week-end, Américains, Européens et Ukrainiens avaient discuté de la situation et le chancelier allemand avait conclu que les pourparlers de Berlin offrent une «vraie chance pour un processus de paix»,
Un haut responsable américain avait révélé que les Etats-Unis ont offert des « garanties de sécurité très fortes » pour l’Ukraine, semblables à celles de l’article 5 du traité de l’Otan :« Tout ce dont les Ukrainiens ont besoin selon nous pour se sentir en sécurité est inclus dans le volet sécurité du projet d’accord ». En échange d’un renoncement de Kiev à entrer dans l’Otan.

Des progrès ? Sans doute pour le camp occidental, même si la France et d’autres pays réclament toujours des garanties « robustes » et une présence de la coalition des volontaires sur le terrain, mais pas sur le principal, c’est-à-dire les territoires. Volodymyr Zelensky le dit sans détours : « La position des Russes est inchangée. Ils veulent notre Donbass. Notre position est pratique, réaliste et juste. Nous la défendons car nous ne voulons pas abandonner notre Donbass ». Le principal négociateur russe, Iouri Ouchakov a rappelé il y a quelques jours que l’hypothèse -avancée par Washington-d’ une zone démilitarisée dans la région de Donetsk est exclue pour Moscou, qui veut que sa souveraineté sur le Donbass soit reconnue, y compris dans le secteur toujours tenu par l’armée ukrainienne. Et ce matin, le Kremlin a déclaré que la trêve de Noël proposée par l’Ukraine dépendrait de la conclusion ou non d’un accord de paix. Dmitri Peskov a précisé que «nous voulons la paix. Nous ne voulons pas d’une trêve qui donnerait à l’Ukraine un répit pour se préparer à la poursuite de la guerre. Nous voulons mettre fin à cette guerre, atteindre nos objectifs, garantir nos intérêts et assurer la paix en Europe pour l’avenir. C’est ce que nous voulons». Objectifs inchangés.
Donald Trump peut faire du Trump, passer du pessimisme à l’optimisme et inversement selon les jours, les Européens faire le forcing pour exister et Zelensky se montre conciliant, Poutine veut « ses » territoires…
Finalement, si les négociations peuvent se poursuivre, une seule question se pose : la Russie veut-elle la paix. Aujourd’hui, la réponse reste non.
