Il y a quelques jours en Ecosse, Donald Trump se vantait auprès du Premier ministre britannique Keir Starmer, d’être un homme de paix : « Si je n’étais pas là, il y aurait six guerres dans le monde ». Il parlait notamment de la Serbie et du Kosovo, de la Thaïlande et du Cambodge, du Rwanda et de la République démocratique du Congo ainsi que de l’Inde et du Pakistan. Très vite, le Premier ministre indien Narendra Modi niait et affirmait qu’aucun dirigeant étranger n’avait demandé à New Delhi de mettre fin aux hostilités.
Le président américain, qui estime mériter le prix Nobel de la paix, peut rencontrer quelques succès grâce à des menaces, mais en réalité, il est en échec sur les deux grands dossiers qu’il se faisait fort de régler rapidement, Israël-Palestine et Ukraine. Il est au pied du mur et joue sa crédibilité.
Vingt-quatre heures, quelques mois, deux semaines, cinquante jours, dix à douze jours : Trump n’a cessé de fixer des délais à son ami Poutine pour qu’il cesse sa guerre, et de les changer. Il est mécontent, très mécontent, déçu, très déçu, il menace de sanctions dévastatrices mais espère toujours un bon deal avec le Russe.
Cette fois, l’ultimatum expire dans une semaine et Trump ne peut pas reculer face à un Poutine qui se moque ouvertement de lui. Les sanctions ? « Nous avons bien entendu déjà développé une certaine immunité à cet égard », raille son porte-parole Dmitri Peskov, et « nous continuons à prendre note de toutes les déclarations venant du président Trump ou d’autres représentants internationaux sur ce sujet ». Moscou continue aussi à lâcher ses bombes, à tuer. Il sait que Trump refuse la guerre, l’escalade et il semble le tester pour voir jusqu’où il ira.
Trump, qui n’est fort que de la faiblesse des autres, reste encore au stade des mots avec cet adversaire qui ne le craint pas. S’il déclare que les frappes qui ont fait 31 morts à Kiev dans la nuit de mercredi à jeudi sont « écœurantes » et confirme qu’il va bien prendre des sanctions contre la Russie, il précise : «Je ne sais pas si cela va avoir un impact, mais nous allons le faire» et enverra Steve Witkoff rencontrer Poutine. Pour reculer encore le moment de décider ?
Trump avait tout donné à Poutine : la Crimée, les quatre oblasts annexés, la non adhésion de l’Ukraine à l’Otan; la fin de la fourniture directe d’armement. En vain. Que veut exactement le président russe ? Faire traîner les choses car, sur le terrain, la dynamique est de son côté ?
Tant que l’Amérique ne fera pas mal à la Russie, Poutine poursuivra sa guerre qui vise tout l’Occident.