Face à ses conseillers dont Marco Rubio, Donald Trump aurait reconnu que Benjamin Netannyahou « se moquait de lui », mais il continue à le laisser faire sans rien dire, à le regarder accentuer jour après jour sa dérive qualifiée de génocidaire par une commission créée par l’ONU.
Les menaces de sanctions enfin proposées par l’Union européenne – difficiles à mettre en œuvre car il faut l’unanimité ou une majorité qualifiée- les divisions de plus en plus apparentes au sein de la communauté juive américaine ou à l’intérieur d’Israël, le Premier ministre n’en a cure. Il se pose, lui et son pays, en victimes et, messianique, il poursuit non plus un but politique mais idéologique et multiplie les références bibliques et historiques.
Reconnaissant l’isolement croissant d’Israël, il accuse, après la menace iranienne qu’il pense avoir éliminée, la Chine, le Qatar et cette Europe où « la forte immigration musulmane influence les gouvernements ». Toujours sûr de lui et de sa victoire, il explique : « dans les années à venir, au moins, nous devrons faire face à ces tentatives visant à nous isoler. Nous devrons développer des industries de l’armement ici. Nous allons devenir Athènes et super-Sparte ». Sparte avait grandi et dominé en raison de guerres victorieuses.
Dans un éditorial, Haaretz, toujours critique de l’action de Bibi, écrit : « l’imagination et l’irresponsabilité de « M. Sécurité » n’ont plus de limites (…) Au lieu d’écouter les avertissements de ses partenaires et le message sans équivoque de la communauté internationale – libérer les otages, mettre fin à la destruction de Gaza et promouvoir une solution diplomatique –, Netanyahou prône une vie sous siège éternel ».
Son cynisme n’a aucune limite. On pourrait s’en rendre compte une fois de plus lors de son prochain discours à l’ONU. Le discours de trop qui fera bouger Trump qui le recevra ensuite à la Maison Blanche?