Quatre leaders européens – allemand, français, britannique, polonais- étaient ce jour à Kiev aux côtés de Volodymyr Zelensky pour tenir une conférence à laquelle participaient en visio d’autres dirigeants de l’UE suivie par un entretien avec Donald Trump. Une réunion qui marque le retour de l’Europe dans les négociations de paix en Ukraine dont elle était écartée par les Etats-Unis et la Russie. Un moment que le président français voit « historique : c’est une nouvelle ère. C’est une Europe qui se pense comme puissance ».
Si Macron va trop vite en besogne, la pression mise sur Vladimir Poutine est réelle et change quelque peu les données. En accord avec les Etats-Unis, les Européens « appellent la Russie à accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours dès lundi afin de permettre la tenue de pourparlers en vue d’une paix juste et durable ». Sinon, ils prendront de nouvelles sanctions.
De plus, la veille, l’Ukraine et ses alliés européens avaient approuvé la création d’un tribunal spécial pour juger « les crimes d’agressions » de la Russie. Mis en place, peut-être dès l’an prochain avec le soutien de 35 pays. Il travaillera aux côtés de la Cour pénale internationale qui a déjà émis des mandats d’arrêts contre plusieurs dirigeants russes. L’UE s’est également engagée à verser un milliard d’euros à l’industrie militaire ukrainienne à partir d’avoirs russes gelés.
A Kiev, Zelensky et ses alliés ont également fait le point sur la « coalition des volontaires », des pays occidentaux prêts à apporter des « garanties de sécurité » à l’Ukraine. Elle reste floue et dépendante de la forme de la participation américaine qui apparaît essentielle pour sa création effective.
Alors, des annonces, des intentions appuyées, du symbolique plus que du concret ?
A Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répété les « oui mais », les « oui si » de la Russie. D’accord pour un cessez-le-feu à condition que les Etats-Unis et l’Union européenne cessent leurs livraisons d’armes à l’Ukraine. « Autrement, ce serait un avantage pour l’Ukraine ». Quant à la paix, il faut d’abord régler les causes du conflit.
Et Vladimir Poutine, qui a célébré hier un 9 mai guerrier, semble se moquer en indiquant que son pays s’est vu infliger 28 595 sanctions, ce qui ne l’a pas empêché d’enregistrer une croissance de 4,1% l’an dernier, bien mieux que les Occidentaux. Cependant, les économistes estiment que l’économie russe commence à sombrer et que l’inflation, officiellement de 9%, serait supérieure à 30%. Et, le prix du pétrole chutant, les ressources baissent.
Sans être décisifs, car la paix n’est pas pour demain, les prochains jours pourraient ouvrir un nouveau chemin.