Le Japon attire chaque année des millions de visiteurs: 36,9 millions en 2024, un record. Mais une ville en particulier est victime de son succès. Kyoto, l’ancienne capitale impériale, mondialement connue pour ses temples bouddhistes et ses sanctuaires shintoïstes, a accueilli près de 11 millions de touristes étrangers l’an dernier. Un afflux qui met à mal les infrastructures et la qualité de vie des habitants.
Pour freiner cette marée humaine, la municipalité a trouvé une parade radicale: faire raquer les touristes… et pas qu’un peu. Dès le 1er mars 2026, Kyoto augmentera sa taxe hôtelière jusqu’à 900%, a confirmé le ministère des Affaires intérieures et des Communications. Le montant maximal passera de 5,70 euros à 57 euros par personne et par nuit pour certains touristes. Du jamais-vu au Japon.
Les autorités espèrent ainsi financer les mesures de lutte contre le surtourisme et mieux concilier vie locale et activité touristique. Dans certains quartiers, les rues ont déjà été fermées face à des comportements jugés irrespectueux, tandis que la gestion des déchets devient un casse-tête quotidien. Depuis 2018, il existait une taxe fixée au maximum à 5,70 euros par nuit. Mais les autorités l’ont donc jugée insuffisante.
Une tendance mondiale
Kyoto n’est pas seule à serrer la vis. Plus tôt cette année, le Mont Fuji a instauré un droit d’entrée et un système de réservation obligatoire, après des problèmes de sécurité et de pollution. Ailleurs dans le monde, Venise, Bali, Amsterdam, la Grèce ou la Nouvelle-Zélande ont déjà adopté des taxes similaires pour réguler la fréquentation touristique.
Et les effets du surtourisme se font sentir jusqu’au Machu Picchu, au Pérou, menacé de perdre son statut de «Nouvelle Merveille du Monde». Une chose est sûre, Kyoto ne sera pas la dernière à faire payer le prix du trop-plein de visiteurs.