Par petits groupes, des centaines de familles et de militants sionistes religieux partis de la ville de Sderot (au sud-ouest d’Israël) sont arrivés, mercredi soir, au point d’observation d’Asaf Siboni, à moins de 500 mètres de la bande de Gaza, d’où l’on peut clairement distinguer, dans un paysage apocalyptique, les ruines de la ville palestinienne de Beit Hanoun, dans le nord de l’enclave palestinienne.
Des adolescentes en jupes longues poussent des cris de joie : « Gaza est à nous pour toujours ! », assure la pancarte en carton tendue par ces Israéliennes, arrivées a destination après une marche de plusieurs heures.
« C’est dans cette zone que se situait l’implantation juive de Nissanit avant le désengagement », explique un jeune, sur un ton nostalgique, à la foule qui contemple la frontière. « Il suffit de traverser la route », rapporte The Times of Israël.
Parmi les marcheurs, les drapeaux israéliens frappés de l’étoile de David se mêlent à ceux orange du Gush Katif, un ensemble de vingt et une colonies israéliennes (abritant environ 8 000 personnes) installées dans la bande de Gaza et qui ont été démantelées en 2005 avec le retrait unilatéral décidé par le premier ministre d’alors, Ariel Sharon, après 38 ans d’occupation.
Depuis, une frange de la société israélienne, petite mais très active, réclame la réinstallation de colonies juives sur le territoire palestinien ravagé par vingt et un mois de guerre après l’offensive israélienne lancée en réponse aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023.
Plus tôt mercredi, six ministres et 16 députés de la coalition ont demandé au ministre de la défense, Israel Katz, d’approuver une mission de reconnaissance à l’intérieur de Gaza, selon le journal israélien. « L’idée est de faire avancer l’idée de la colonisation à Gaza. Sionisme, colonisation, sécurité », a déclaré Daniella Weiss, présidente de Nachala, dans un message vidéo diffusé par l’organisation. Fin mai, Londres avait sanctionné trois personnes, dont Daniella Weiss, de restrictions financières, d’interdictions de voyager et d’exclusions d’administrateurs.
La lettre, publiée mercredi, précise que le but de la visite demandée est « d’explorer les possibilités de colonisation » dans le périmètre nord de la bande de Gaza, qui, selon eux, « est sous le contrôle total de [l’armée israélienne], vide de Gazaouis et ne subit aucune restriction de sécurité extraordinaire », selon Haaretz. Parmi les signataires figurent les ministres (Likoud) Miki Zohar, May Golan et Shlomo Karhi, ainsi que les ministres (Force juive) Itamar Ben Gvir, Amichai Eliyahu et Yitzhak Wasserlauf.