Friedrich Merz n’a pas réussi à se faire élire chancelier dès le premier tour, malgré son pacte de coalition avec les socio-démocrates. Il lui a manqué six voix et un deuxième tour sera organisé au Bundestag. Jamais un chancelier désigné n’avait échoué de la sorte auparavant. Face à ce revers, l’AfD a demandé de nouvelles élections.
Le conservateur Friedrich Merz a échoué mardi, à la surprise générale, à être élu chancelier allemand dès le premier tour par les députés, alors qu’il pouvait sur le papier disposer d’une majorité suffisante des élus de son camp et des sociaux-démocrates avec lesquels il entend gouverner en coalition.
Un échec qui a amené le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a réclamé mardi de nouvelles élections législatives. “Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale (…) M. Merz devrait démissionner immédiatement et la voie devrait être ouverte à de nouvelles élections dans notre pays”, a déclaré Alice Weidel, co-dirigeante de ce parti arrivé en deuxième position aux législatives du 23 février et qui fait actuellement jeu égal dans les sondages avec les conservateurs.
M. Merz n’a obtenu que 310 voix sur 621 exprimées et 630 députés au total, a annoncé la présidente du Bundestag. Il lui en aurait fallu 316 pour être élu.
Il va désormais se soumettre à un deuxième tour de vote, à l’issue duquel, s’il ne devait à nouveau pas obtenir de majorité, une majorité relative des députés serait suffisante pour qu’il devienne chancelier. Ce deuxième tour doit être programmé dans un délai de deux semaines.
« Peu populaire »
C’est un faux départ pour le vainqueur des élections législatives de février, attendu avec espoir en Europe et qui assure que “l’Allemagne est de nouveau sur les rails”. Il illustre sa position politique d’emblée fragile. Il est peu populaire dans l’opinion et contesté dans une partie de son propre camp conservateur pour avoir récemment assoupli les règles nationales très strictes en matière de déficit public, afin de pouvoir financer son programme de réarmement national et de modernisation du pays. “Non reçu”, a immédiatement réagi le journal populaire Bild, le comparant à un étudiant passant un examen.
Dans le nouveau Bundestag, conservateurs et sociaux-démocrates disposent d’un total de 328 voix. Mais le chef de l’Union démocrate-chrétienne (CDU) n’a pas fait le plein dans ces deux camps, qui avaient scellé lundi leur accord de coalition gouvernementale.
Si M. Merz obtient la majorité relative, il sera dans la foulée confirmé 10e chancelier de l’Allemagne moderne par le président Frank-Walter Steinmeier, qui le recevra au palais présidentiel de Bellevue.