Husamettin Dogan, seul accusé à avoir maintenu son appel dans l’affaire des viols de Mazan, a été condamné ce 9 octobre 2025 à 10 ans de prison. Cet ouvrier du bâtiment de 44 ans faisait partie des 51 hommes reconnus coupables en 2024 des viols commis sur Gisèle Pelicot. Son procès s’était ouvert lundi 6 octobre devant la cour d’appel de Nîmes.
“La cour et le jury condamnent Husamettin Dogan à 10 années de réclusion”, assorties d’un suivi socio-judiciaire avec “injonction de soins pendant cinq ans”, a annoncé le président Christian Pasta, après près de trois heures de délibéré et quatre jours d’audience de ce nouveau procès symbole des violences sexuelles, du consentement et de la soumission chimique.
Une qualification que le quadragénaire a une nouvelle fois tenté de réfuter durant les quatre jours de procès : »J’ai fait un acte sexuel, mais je n’ai jamais violé personne », a-t-il déclaré à la barre, allant même jusqu’à se présenter comme une « victime » du très « manipulateur » Dominique Pélicot.
Même face aux vidéos projetées devant la cour, au deuxième jour d’audience, le montrant infliger des actes sexuels à la victime inconsciente, l’accusé n’a pas flanché : « Je suis venu pour un plan libertin où la femme était endormie, pour jouer un scénario. » Interpellant directement son agresseur, Gisèle Pelicot, lui avait lancé : « Vous n’avez absolument pas compris ce qu’est un viol ? À quel moment allez-vous reconnaître que c’est un crime ? À quel moment je vous ai donné mon consentement, monsieur ? Jamais ! »
« J’ai jamais voulu faire du mal à cette dame », avait déclaré l’accusé dans ses derniers mots, avant que le jury ne se retire pour délibérer. Une attitude qui a « désespéré » l’avocat général Dominique Sié, lequel lui a lancé : « Tant que vous refuserez de l’admettre, ce n’est pas seulement une femme, c’est tout un fonctionnement social sordide que vous cautionnez. » L’accusant d’avoir participé, comme les autres, à « une œuvre de destruction massive d’une femme livrée en pâture », il avait requis douze ans de prison à son encontre.
Déjà condamné à neuf ans de réclusion en première instance, Husamettin Dogan jouait gros en maintenant son appel, risquant de voir sa peine portée jusqu’à vingt ans de prison pour « viol aggravé ». Car cette fois, il n’était plus seulement jugé par des magistrats professionnels, mais aussi par un jury populaire composé de cinq hommes et quatre femmes tirés au sort.