Des milliers de manifestants propalestiniens ont envahi le parcours de la 21e et dernière étape du Tour d’Espagne, dimanche après-midi, dans le centre de Madrid, perturbant sérieusement la course et contraignant les organisateurs à y mettre fin définitivement, à 56 kilomètres de l’arrivée. Les manifestations ont entraîné l’interruption de facto de l’événement, alors que les cyclistes se préparaient à traverser des zones stratégiques de la capitale espagnole.
Les scènes se sont déroulées sur les principales artères de Madrid, dont la Gran Via, Atocha, près de la gare centrale, et Plaza de Colón, où des milliers de manifestants ont pris position sur le parcours de la dernière étape. En plein après-midi, ils ont renversé les barrières de sécurité installées autour du circuit, forçant ainsi la suspension temporaire de la course.
Les manifestants, portant des banderoles et scandant des slogans en faveur de la Palestine, ont crié des appels au boycott d’Israël et exprimé leur soutien à la cause palestinienne, en particulier dans le contexte des événements récents à Gaza. L’intervention des forces de l’ordre a rapidement suivi : la police a chargé les manifestants sur Gran Via, et des grenades lacrymogènes ont été tirées pour disperser la foule. Cependant, ces actions n’ont pas suffi à ramener l’ordre, et la course a dû être mise en pause.
Des cyclistes contraints de s’arrêter
Face à la situation chaotique, les coureurs ont été contraints de mettre pied à terre pour évaluer la situation. À environ 56 km de la ligne d’arrivée, le peloton a repris sa course au ralenti, escorté par les voitures des organisateurs, mais une nouvelle interruption a eu lieu peu de temps après.
Le gouvernement espagnol, dirigé par le Premier ministre Pedro Snchez, a exprimé son soutien aux manifestants, notamment en soulignant son « admiration » pour leur mobilisation. Cependant, il a aussi rappelé son « respect » pour les sportifs. Ce soutien ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion publique : le Parti populaire, principal parti d’opposition, a critiqué la position du gouvernement, appelant à une condamnation ferme des manifestations plutôt qu’à une forme d’encouragement implicite. Le leader du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, a qualifié de « triste spectacle » la position des ministres qui semblaient tolérer, voire soutenir, ces actions de protestation.