
Par Sayda BEN ZINEB
Le CREDIF (Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme) a brillé de ses milles feux lors d’une soirée ramadanesque à l’occasion de la remise du Prix National Zoubeida Bchir des écrits féminins. Les convives étaient nombreux, (en majorité des femmes), et l’ambiance, chaleureuse et conviviale, sous le parrainage de Mmes, Dr Amel Belhaj Moussa, ministre de la Famille, de la Femme et des Personnes Agées, et Thouraya Belkahia, directrice générale du CREDIF ainsi que des membres du Jury des différents prix.
Le point de mire de la cérémonie, était la sublime Leila Hjaiej qui a assuré avec brio, (en compagnie de ses musiciens), l’intermède musical de la soirée. Elle a enchanté l’assistance en interprétant des chansons qui collent à merveille avec l’esprit de l’événement, dont : « Damaa Annissa Meyhoun », (paroles d’Ali Ouertani, musique de Nébil Abdelmoula).
Outre l’exposition de peintures signée Aicha Ibrahim, organisée à cette occasion, les responsables du CREDIF ont tenu à rendre hommage à la grande dame, Leila Ajimi Sebai, historienne, archéologue et écrivaine, spécialiste de l’histoire des femmes de l’époque romaine en Afrique du Nord, et de l’histoire de Carthage… Un autre vibrant hommage a été rendu à Lina Ben Mhenni, une voix contestataire, celle d’une combattante, d’une femme libre qui s’est tue.
Les lauréates
Qu’en est-il des différents projets littéraires, poétiques et scientifiques soumis pour le concours ? D’après les témoignages des présidentes du Jury du prix national Zoubeida Bchir des écrits féminins, le niveau en général était en deçà des attentes, sachant que les critères portent essentiellement, sur la correction de la langue et la structure romanesque quand il s’agit de roman, et sur la création littéraire et poétique quand il s’agit de poésie.
De même, qu’il s’avère difficile de pouvoir juger ou comparer à la fois des romans, de la poésie et des ouvrages qui relèvent de la chronique… On suggère dans ce cas, d’établir des choix entre les différents genres littéraires, vu que les critères de jugement et d’appréciation ne peuvent pas être les mêmes… Et qu’évaluer un texte consiste à déterminer sa valeur à partir de critères précis. Voici par ailleurs, les noms des six lauréates des différents prix, tels qu’annoncés lors de la cérémonie.
-Prix de la création littéraire en langue arabe : Oumama Zaier (poétesse) pour son recueil « Al Ahada achara Temrinen Min Ajl Al Kiyama ».
-Prix de la création littéraire en langue française : Rafika Inoubli pour son roman : « Je voudrai vous dire… » (Editions Arabesques 2021).
-Prix de la recherche scientifique en langue arabe : Ibtissem Oueslati auteure de « Mahmoud Beyrem Ettounsi : vie et parcours »
-Prix de la recherche scientifique en langue française : Malika Meysoum Ariane : « L’enfant victime de sa famille : essai comparé sur le parcours délinquant »
-Prix de la recherche scientifique portant sur la femme tunisienne et l’intégration de l’approche genre : Sihem Dabbabi Missaoui : « L’accouchement en Tunisie, rites et symboles ».
-Prix du meilleur scénario de court métrage mettant en exergue un parcours féminin : Selma Hebbi : « Une vie libre ».
Honneur aux lauréates. La valeur des prix accordés a vu l’augmentation ces derniers temps ; il varie désormais entre 5.000 et 10.000 dinars. Créé en 1995 à l’initiative du Club culturel Tahar Haddad, le prix porte le nom de la première femme poétesse depuis l’indépendance, Zoubeida Bchir (1938-2011), native de la région de Sakiet Sidi Youssef, qui était également animatrice à la Radio Tunisienne, (de 1959 à 1962). Il récompense les créatrices dans la création littéraire, la recherche scientifique, la recherche sur les femmes tunisiennes et l’approche du genre, et le meilleur scénario. Un bel acquis à préserver, et des moments émouvants à partager pour contrecarrer tout ce qu’on mijote contre la femme et sa libération dans notre pays !
.