Dans la lignée de ses précédents travaux « Le Projet» (sélectionné en compétition internationale au
Festival de Clermont-Ferrand) et « Il était une fois à l’aube », Mohamed Ali Nahdi s’attèle avec « Moez » à traiter un sujet sensible dans la Tunisie postrévolutionnaire : le terrorisme et l’embrigadement de jeunes désœuvrés et sans espoir, jusqu’au traumatisme qu’a constitué pour tout
tunisien l’attaque du musée du Bardo en 2015, dans laquelle Moez, le personnage principal sera impliqué.
Le film traite de la descente aux enfer de Moez, jeune tunisien chômeur et désœuvré dont le statut de voyou de quartier va évoluer, par un concours de circonstance des plus inattendu, en terroriste en puissance. Le parcours de ce personnage est en de nombreux points similaire à celui des centaines de jeunes que le désespoir et la pauvreté ont rendu vulnérables aux idées daeshiennes.
« Faire des films dans notre pays devient de plus en plus difficile » déclare Mohamed ali Nahdi dont il s’agit du premier long-métrage. Avant de poursuivre : » aucun de mes films n’a été subventionné et je me suis ruiné pour ma dernière création. Et contrairement aux courts-metrages, sur un long-métrage tout ce fait en grand qu’il s’agisse d’écriture , de mise en scène, de post production… à travers ce film, je tiens à rendre un vibrant hommage aux victimes des attentats du musée du Bardo ». Mohamed ali Nahdi, un réalisateur qui ne manque ni d’ambition ni de talent et dont on n’a pas fini d’entendre parler.