Soixante ans après la fin de la guerre, le Parlement a adopté définitivement ce mardi, par un ultime vote du Sénat, un projet de loi pour demander « pardon » aux harkis, qui ouvre la voie à une indemnisation pour certaines familles. Ce texte vient concrétiser un engagement pris par le président Emmanuel Macron, qui, le 20 septembre dernier, avait demandé « pardon » à ces Algériens ayant combattu aux côtés de l’armée française, mais qui furent « abandonnés » par la France après la signature des accords d’Evian, le 18 mars 1962.
La discussion du texte a suscité beaucoup d’émotion et de passion dans les hémicycles des deux assemblées, des tensions aussi dans la communauté harki. Ce projet de loi est « celui de la reconnaissance par la Nation d’une profonde déchirure et d’une tragédie française, d’une page sombre de notre Histoire », fait valoir la ministre chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants Geneviève Darrieussecq. Le projet de loi prévoit « réparation » du préjudice avec, à la clef, une somme forfaitaire tenant compte de la durée du séjour dans ces structures, de 2.000 à 15.000 euros. Le nombre de bénéficiaires potentiels est estimé par le gouvernement à 50.000, pour un coût global de 302 millions d’euros sur environ six ans.