Près de la moitié des grossesses n’ont pas été choisies, rapporte une étude baptisée « Voir l’invisible » publiée ce mercredi par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Dans le détail, on compterait 121 millions de grossesses non intentionnelles par an dans le monde. Un chiffre qui révèle une image « alarmante de l’état de négligence de la liberté reproductive des femmes », note l’institution. « Nous savons que les grossesses non intentionnelles peuvent avoir des répercussions considérables, tant sur la santé, l’éducation et l’avenir d’un individu que sur les systèmes de santé, les effectifs des différentes professions et les sociétés dans leur ensemble », souligne Natalia Kanem, directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population.
60 % des femmes mettent un terme à ces grossesses en avortant. Fait préoccupant, près de la moitié de ces interventions (45 %) ne sont pas médicalisées. Ces avortements se font alors dans des conditions d’insécurité qui mettent en péril la vie de la mère. En définitif, ils conduisent même à l’hospitalisation pour environ 7 millions de femmes par an dans le monde et sont à l’origine de 5 à 13 % de tous les décès maternels. Les auteurs de l’étude mettent en cause la pauvreté, le faible niveau d’éducation, la faible participation au marché du travail ou encore l’exposition à la violence. Ainsi, 23 % des femmes interrogées ne sont pas en mesure de dire non à une relation sexuelle. Enfin, le rapport alerte sur le manque d’accès aux soins, aux moyens de contraception, tout comme le manque d’informations sur ces questions.