Les Égyptiens pourraient faire face à une pénurie de thé d’ici moins d’un mois si les banques ne débloquent pas les dollars américains nécessaires aux accords d’importation, a fait savoir lundi un géant du thé.
El-Fath for Food Industries, la société qui emballe et vend le célèbre thé El-Arosa, a déposé une réclamation officielle auprès du gouvernement égyptien, avertissant que les Égyptiens ne trouveront bientôt plus de thé dans les rayons car les stocks dans les silos s’épuisent.
Environ 6 000 tonnes de thé El-Arosa se trouvent dans les ports égyptiens depuis près d’un mois, mais sans devises étrangères pour le payer, la société ne peut pas dédouaner sa cargaison.
Ahmed al-Shami, président du conseil d’administration d’une compagnie maritime, explique à Middle East Eye que les agences de transport maritime ne peuvent pas accepter les paiements en livres égyptiennes parce que la majeure partie de la cargaison arrive dans les ports locaux à bord de navires appartenant à des sociétés étrangères.
« Le fret continue de s’accumuler dans les ports parce que les entreprises importatrices n’ont pas de dollars pour régler les cargaisons », souligne-t-il.
Selon l’économiste Mamdouh al-Wali, les banques locales ne sont pas en mesure de mettre à disposition les dollars nécessaires aux opérations d’importation parce qu’« il existe un marché parallèle croissant des devises étrangères qui rivalise avec les banques pour les quelques dollars disponibles ».
Les journaux locaux ont mis en garde contre les conséquences, titrant notamment « Le moral des Égyptiens en danger », le hashtag « thé El-Arosa » a été tendance sur les réseaux sociaux depuis que la nouvelle est connue, et un commentateur bien connu a prévenu que « Le thé El-Arosa est une ligne rouge ». L’Égypte importe 60 % du thé qu’elle consomme, dont 84 % des importations en provenance du Kenya en 2020, pour un total de 167 millions de dollars. L’Égypte a importé 4,8 % de son thé du Sri Lanka et 2,19 % des Émirats arabes unis la même année.