Le Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda a demandé ce mardi, au nom des petits Etats insulaires, une taxe mondiale sur les bénéfices des entreprises pétrolières et gazières pour financer le dédommagement des pays du Sud frappés par les catastrophes climatiques.
« Au premier semestre de cette année, six entreprises des énergies fossiles ont gagné plus d’argent que nécessaire pour couvrir les coûts des dégâts climatiques majeurs dans les pays en développement, avec près de 70 milliards de dollars de bénéfices », a lancé Gaston Browne à la tribune de la COP27 sur le climat, qui se tient à Charm el-Cheikh en Egypte.
« Il est temps que ces entreprises paient une taxe carbone mondiale sur ces profits pour financer les pertes et préjudices », a-t-il exigé, au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires (Aosis) menacés par la montée des eaux.
Cet demande fait écho à celle du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui avait appelé en septembre les pays riches à « taxer les profits exceptionnels des entreprises productrices d’énergies fossiles » pour les redistribuer aux pays victimes des impacts du changement climatique et aux populations touchées par l’inflation.
La question des pertes et dommages (ou préjudices) subis par les pays du Sud, très peu responsables du réchauffement climatique mais qui en subissent cruellement les effets, a été officiellement inscrite à l’agenda de la grande réunion de l’ONU sur le climat.
« Ce n’est qu’une étape », a prévenu Gaston Browne. « Nous devons sans équivoque établir un fonds pour les pertes et dommages à cette COP » et il ne sera « qu’un modeste gage alors que nos membres perdent jusqu’à 2% de leur PIB en un jour à cause d’un seul événement climatique », a-t-il jugé.
Il a annoncé dans la foulée la création d’une « commission » enregistrée auprès de l’ONU et composée de petits Etats insulaires afin « d’explorer la responsabilité de certains Etats pour les blessures causées par leurs actions climatiques et les manquements à leurs obligations ».
De son côté, le président de l’Afrique du Sud a critiqué des aides financières multilatérales « hors de portée de la majorité de la population mondiale en raison de politiques de prêts peu enclines à prendre des risques, assorties de coûts et de conditions onéreux. »
Les pays du Sud auront besoin de plus de 2.000 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour financer leur action climatique, dont près de la moitié venant d’investisseurs extérieurs, selon un rapport commandé par la présidence de la COP.