Un tribunal libanais a condamné jeudi un homme connu sous le nom de « Captagon King » à sept ans de travaux forcés pour production et trafic de drogue, a déclaré une source judiciaire à l’AFP.
C’est la première fois qu’un grand baron de la drogue est condamné dans une affaire de Captagon au Liban.
Les procureurs ont accusé Hassan Dekko, libano-syrien, qui a des relations politiques de haut niveau dans les deux pays, d’avoir dirigé un empire à partir d’un village frontalier libanais dans la région de la Bekaa.
Mais les forces de sécurité libanaises l’ont arrêté en avril de l’année dernière après plusieurs prises majeures de Captagon.
« Dekko a été condamné à sept ans de travaux forcés et reconnu coupable de fabrication de pilules de Captagon et de contrebande à l’étranger », a déclaré la source judiciaire.
Le tribunal de Beyrouth qui a rendu le verdict ne participe pas à une grève nationale des juges qui paralyse le système judiciaire depuis le mois d’août.
La majeure partie de la production mondiale de Captagon provient de Syrie, stimulant une industrie de 10 milliards de dollars, selon des estimations tirées de données officielles de l’AFP, faisant de la drogue de loin la plus grande exportation du pays.
Dans des documents judiciaires obtenus par l’AFP, Dekko a nié toute implication dans le trafic de drogue, affirmant qu’il travaillait avec l’armée syrienne.
Mais des sources de sécurité libanaises affirment que certaines des entreprises qu’il possède, y compris une usine de pesticides en Jordanie, un concessionnaire automobile en Syrie et une flotte de camions-citernes, sont des couvertures courantes pour les barons de la drogue.
Vingt-cinq autres personnes, dont trois des frères de Dekko, ont été condamnées aux travaux forcés par contumace à perpétuité.