« Snobisme arrogant », « forteresses clientélistes », « bien-pensance »: l’ancienne ministre française de la Culture Roselyne Bachelot tape fort sur les travers du milieu dans un livre bilan de son passage au ministère, « 682 jours ».
Dans cet ouvrage paru chez l’éditeur Plon, la prédécesseure de Rima Abdul-Malak revient sur les aides massives accordées au secteur culturel pendant la crise sanitaire et sur les politiques qu’elle a pu mener de juillet 2020 à mai 2022. Mais elle règle surtout ses comptes.
Roselyne Bachelot en veut particulièrement à certains artistes, « les plus friqués », estimant qu’ils ont fait preuve d’ingratitude en critiquant l’action de l’Etat, alors que le secteur, à l’arrêt, était maintenu sous perfusion financière.
Les attaques les plus tranchantes sont adressées au cinéma français. « Subventions directes, avances sur recettes, exonérations fiscales, intermittence ont créé une économie assistée qui non seulement ne s’inquiète guère des goûts des spectateurs mais professe un mépris affiché pour les films « grand public » et rentables. Donner un César à Dany Boon et ses plus de 20 millions d’entrées pour Bienvenue chez les Ch’tis, pouaaaaah ! », ironise-t-elle.
« Tout au long de cette crise, je suis restée scotchée par le double langage de ce milieu. Quand on passait saluer les artistes dans leur loge, les témoignages de gratitude étaient constants. En revanche, à la télévision et à la radio, la hargne et la victimisation se déployaient », résume-t-elle.