Terry Sutherland est un citoyen d’Indianapolis (Indiana), aux États-Unis. L’un des combats de sa vie consiste à limiter l’accès aux armes qui, selon lui, circulent trop librement dans son pays. Pour se faire entendre, l’homme a entrepris d’effectuer les démarches nécessaires à l’obtention de son permis de port d’armes. Pourquoi? Terry Sutherland est… aveugle.
L’histoire a été révélée ce lundi 3 février 2025 par la télévision locale d’Indianapolis, WISH-TV, rapporte Slate . Terry Sutherland raconte son parcours: lors de son arrivée au bâtiment administratif du comté, il s’est présenté comme une personne malvoyante. Il utilisait sa canne blanche et a parlé avec plusieurs personnes qui avaient connaissance de sa cécité.
«Tout s’est déroulé sans accroc et normalement, personne ne semblait y prêter attention, relate-t-il. C’était ahurissant. Ça m’a choqué plus que je ne l’aurais cru. Jusqu’à la dernière seconde, je pensais que quelqu’un allait dire “Attendez une minute” et que le permis ne serait pas approuvé. Ou que j’allais recevoir une lettre m’expliquant: “Écoutez, vous ne pouvez pas viser avec une arme ou mettre une balle au bon endroit, donc nous n’allons pas vous donner ce permis”.» Rien de tout cela n’est arrivé.
Un droit constitutionnel pour tous…
Avant de perdre la vue, Terry Sutherland tirait lui-même avec des armes à feu. S’il est indigné par son propre cas, il n’est pas pour autant un militant anti-port d’armes; il n’est même pas contre le deuxième amendement de la Constitution américaine, qui garantit ce droit. Seulement, d’après lui, avant de livrer le port d’armes à une personne, «s’assurer de ses compétences avec une arme à feu est le minimum que l’on puisse faire».
Guy Relford, un avocat défenseur du deuxième amendement, s’inscrit en opposition avec la revendication de Terry Sutherland. Il la trouve «dangereuse et inappropriée». «Cela ne veut pas dire que les gens ne devraient pas être formés [à l’utilisation d’armes], mais la société fonctionne toujours mieux lorsque les gens exercent leur responsabilité personnelle et comprennent […] qu’ils doivent être prudents et responsables avec leur arme», déclare-t-il. «Selon moi, il s’agit d’un stratagème visant à établir un argument en faveur de la restriction des droits constitutionnels, alors que le port d’armes constitutionnel existe depuis 2022» dans l’Indiana.