Président de la première puissance du monde, soucieux avant tout de la prospérité de son pays, Donald Trump a bien d’autres problèmes à régler que cette guerre en Ukraine. Pourtant, il essaie , fidèle à sa promesse d’avant son élection -résolution rapide, « paix juste pour tout le monde ». Pas aussi simple qu’il ne le prévoyait surtout avec ces Ukrainiens qui étonnent le monde en détruisant des bombardiers russes, en frappant le pont de Crimée, forçant son ami Poutine à réagir.
En attendant, il s’attaque à des affaires majeures comme l’assouvissement, annoncé lui aussi, de sa vengeance contre Joe Biden. Il a ordonné une enquête pour savoir si l’entourage de son prédécesseur a cherché à dissimuler son déclin et à « exercer de manière inconstitutionnelle les prérogatives et responsabilités du président », notamment via un système de signature automatique. Des décisions de l’ancienne administration seraient illégales.
Il traduit aussi ses fantasmes sur les étrangers criminels qui envahissent les Etats-Unis en décidant un travel ban, l’interdiction d’entrer aux Etats-Unis, qu’il avait déjà pratiquée en janvier 2017. Douze pays sont visés : l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Sept autres sont concernés par des restrictions partielles : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela. Ces interdictions et restrictions entreront en vigueur le 9 juin. Il interdit aussi l’entrée aux Etats-Unis des étudiants devant intégrer Harvard.
Et, préoccupé par la sécurité nationale et internationale, il placerait bientôt, selon Politico, le Groenland, territoire autonome danois, sous la surveillance du commandement Nord de son armée.
On comprend bien que, confronté à de tels problèmes cruciaux, il ne puisse avoir avec Poutine qu’une « bonne conversation » sur l’Ukraine. La paix viendra bien un jour. Pas besoin de sanctions dévastatrices plusieurs fois promises. Elles pourraient priver les Etats-Unis de l’uranium russe qui continue d’arriver grâce à des dérogations. Tant pis pour les morts.