Les frappes continuent et le monde « suit en temps réel » la situation en appelant à ne pas l’aggraver. De l’attentisme dans l’attente de l’évaluation des dégâts , de la riposte iranienne, des conséquences sur le prix, en hausse, du pétrole, sur la navigation dans le détroit d’Ormuz où passe 20% du pétrole mondial, sur la conférence Palestine organisée par la France et l’Arabie Saoudite. De la rhétorique.
Depuis des dizaines d’années, Benjamin Netanyahou pensait à ces frappes qui pourraient être l’œuvre de sa vie. Persuadé que le pays des ayatollahs représentait une menace existentielle pour la survie de l’Etat hébreu, il se préparait sans relâche et ces derniers jours lui apportait l’opportunité qu’il a saisie. Un rapport de l’AIEA indiquait une augmentation du taux de l’enrichissement de l’uranium, Donald Trump disait se rapprocher d’un accord avec Téhéran. Deux dangers selon lui. Et, au plan intérieur, même s’il venait d’écarter la chute de son gouvernement à propos de la conscription des étudiants religieux, il était de plus en plus critique sur son action destructrice à Gaza. Deux autres dangers. Il lui fallait agir. Avec ou sans le feu vert américain.
Donald Trump et Marco Rubio reconnaissent qu’ils ont été prévenus mais que les Etats-Unis ne sont pas impliqués dans ces frappes. Vrai et faux : le feu vert était donné depuis longtemps et tous les plans élaborés avec les experts de Washington. En son temps, Joe Biden avait refusé de livrer à Israël le matériel nécessaire aux attaques. Donald Trump l’a fait et se retrouve en échec, piégé, embarrassé. Il déclare vouloir continuer à négocier, mais pour l’Iran, les Etats-Unis sont autant responsables qu’Israël.
Une guerre totale et une riposte « sans limite » a promis le Guide suprême, mais son pays qui n’a pu lancer qu’une centaine de drones est affaibli et n’aurait pas forcément les moyens de ses ambitions. Ou les nombreux missiles cachés dans des souterrains ?..
Les mollahs n’ont pas d’alliés qui viendraient à leur secours. Ni la Russie ni la Chine, qui ne souhaitent pas du tout que l’Iran possède l’arme nucléaire, ne bougeraient pour les défendre. Au contraire, Israël peut être condamné par des mots, mais bénéficiera toujours d’une forme d’impunité.
D’où la prudence des réactions. Wait and see.