Massive Attack, Brian Eno, Fontaines DC, Kneecap, Garbage. Plusieurs groupes de premier plan ont annoncé la formation d’un “syndicat” pour défendre les artistes s’exprimant sur les agissements des forces israéliennes dans la bande de Gaza. Jeudi 17 juillet, dans une publication sur le réseau social Instagram, le groupe britannique Massive Attack a soutenu que de nombreux musiciens étaient la cible de campagnes de dénigrement et de harcèlement menées par des groupes favorables à l’État d’Israël.
“Les images venues de Gaza ont profondément choqué. Nous nous exprimons en tant qu’artistes qui ont choisi d’utiliser la plateforme qui leur est offerte pour s’exprimer contre le génocide à l’œuvre là-bas et contre le gouvernement britannique qui le facilite, peut-on lire au début du texte. Parce que nous avons exprimé nos sentiments, nous avons fait l’objet de nombreuses intimidations au sein de l’industrie musicale et sur le terrain juridique.”
Dans un communiqué transmis au quotidien The Guardian, les membres de Massive Attack décrivent des artistes qui ont peur d’exprimer leur indignation à cause de la “censure” à l’œuvre dans le milieu de la musique. Ils décrivent des groupes de pression qui les “terrifient eux et leurs managers avec des actions agressives en justice”.
Poursuites et déprogrammations
L’organisation UK Lawyer for Israel (UKLFI), qui prétend “lutter contre le mouvement de boycott et de délégitimation d’Israël”, est particulièrement dénoncée. Fin juin, UKLFI a effectué un signalement à la police concernant le groupe Bob Vylan après que ce dernier a fait scander au public du festival Glastonbury “Mort aux Forces de défense israéliennes”, le nom officiel de l’armée de l’État hébreu. Elle a également épinglé la BBC, qui a retransmis en direct les images du concert.
En juin toujours, c’est le rappeur Mo Chara, du groupe nord-irlandais Kneecap, qui a fait l’objet d’un signalement de UKLFI. Il est soupçonné d’avoir brandi le drapeau du groupe chiite libanais Hezbollah lors d’un concert à Londres en novembre 2024. Il est désormais poursuivi pour apologie du terrorisme. Dans les deux cas, la polémique a été suivie par des déprogrammations en série. “Si ces actions ont été rendues publiques, l’on soupçonne aussi UKLFI d’avoir pris langue avec d’autres musiciens, individus et organisations avec qui elle est en contact, sans ébruiter l’information”, ajoute The Guardian.
“De plus en plus de musiciens se fendent de gestes ou de déclarations de soutien à la Palestine et contre les atrocités israéliennes en cours à Gaza. Cela inclut des groupes considérés comme relativement apolitiques. En mai, le chanteur d’Imagine Dragons, Dan Reynolds, a brandi le drapeau palestinien lors d’un concert du groupe à Milan, en Italie”, note Middle East Eye.