C’est avec faste que l’Égypte a inauguré son Grand Musée dédié à la civilisation pharaonique ce samedi 1er novembre. Près de 80 délégations officielles ont assisté à la cérémonie sur une pente surplombant le plateau de Guizeh et ses pyramides. La construction, réalisée avec le soutien financier et technique du Japon, a coûté plus d’un milliard de dollars et nécessité vingt ans de travaux.
La cérémonie a débuté avec un grandiloquent concert orchestral au pied des pyramides et nombreux sont les Égyptiens qui suivent la retransmission de cet évènement. Les habitants du Caire sont tenus à l’écart de la célébration qui est avant tout un moment très politique à destination de l’international, rapporte RFI. Plus de soixante chefs d’États étrangers sont en Égypte et des centaines de journalistes du monde entier sont accrédités.
Le président Abdel Fattah al-Sissi a inauguré le Grand Musée égyptien et a prononcé un discours au cours de la cérémonie. « Nous écrivons un nouveau chapitre de l’Histoire du présent et du futur, au nom de cette patrie ancienne », a dit le chef de l’État sur le grand parvis du bâtiment.
Al-Sissi le pharaon


C’est une opération de prestige pour le pouvoir militaire égyptien qui surfe sur les symboles pharaoniques pour asseoir son image de pays qui compte au Moyen-Orient et dans le monde. Le général Abdel Fattah al-Sissi, maître du pays depuis 2013, s’offre une nouvelle fois la lumière, quelques semaines après avoir accueilli à Charm El-Cheikh le sommet pour la paix à Gaza. Les télévisions d’État sont en boucle depuis ce matin. Elles évoquent même, dans une comparaison à peine voilée, la figure de Ramsès II, le pharaon à l’origine du premier traité de paix de l’histoire, en 1259 avant notre ère.
Le chantier de ce musée a été pharaonique. La première pierre a été posée en 2002. Une aventure plusieurs fois interrompue : le printemps arabe de 2011 est passé par là, puis la pandémie de coronavirus. D’abord prévue en juillet, l’inauguration a été reportée en raison de la guerre entre Israël et l’Iran.
Les autorités espèrent qu’il attire plus de 10 000 visiteurs par jour. « Nous avons tous imaginé et rêvé de ce projet, nous nous sommes demandés si cela allait vraiment se réaliser, si nous allions tous voir sa mise en œuvre et assister à ce grand jour », a déclaré le Premier ministre Mostafa Madbouly samedi lors d’un point de presse.
