Selon des informations obtenues par Mosaique FM auprès d’une source judiciaire bien informée, la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé de revoir à la baisse le montant du cautionnement exigé pour examiner la demande de mise en liberté déposée par la défense de l’homme d’affaires Marouane Mabrouk.
Le montant du dépôt de garantie a ainsi été ramené à 800 millions de dinars, dans le cadre de la procédure visant sa libération provisoire.
Ce dossier porte sur la décision prise par le gouvernement tunisien en 2017 de lever le gel des avoirs de Marouane Mabrouk auprès de l’Union européenne.
Cette mesure, qui avait suscité à l’époque un vaste débat, est aujourd’hui au cœur d’un dossier pénal de corruption et d’abus de pouvoir.
L’affaire n’implique pas uniquement Marouane Mabrouk. Parmi les personnes poursuivies figurent également :
-l’ancien directeur général de la société publique Al Karama Holding, Adel Grar,
-plusieurs membres d’anciens gouvernements, dont notamment l’ex-chef du gouvernement Youssef Chahed ainsi que l’ancien ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Mabrouk Korchid.
Tous sont cités pour leur rôle présumé dans la décision de permettre le dégel des fonds au niveau européen.
Lors de l’audience tenue ce lundi devant la même chambre criminelle, le ministère public a donné son accord de principe pour examiner les demandes de mise en liberté du principal accusé, tout en réclamant la fixation d’un cautionnement d’un montant d’un milliard de dinars en échange.
Cette somme devait constituer la garantie exigée, conformément aux procédures en vigueur en matière de crimes financiers.
La décision de revoir le montant à la baisse constitue une étape judiciaire importante dans l’évolution de ce dossier complexe, mêlant enjeux financiers, décisions exécutives passées et soupçons de corruption au plus haut niveau de l’État.
Ce dossier devrait revenir en audience dans les prochaines semaines pour statuer définitivement sur la demande de libération conditionnelle et la poursuite de l’instruction.
