Des milliers de Gazaouis ont quitté lundi l’est de Khan Younès dans la panique après de nouveaux bombardements dans cette ville du sud de la bande de Gaza par l’armée israélienne qui a dit mener «une opération intensive contre des organisations terroristes».
Au moins 70 Palestiniens ont été tués et plus de 200 blessées, dont certains grièvement, dans des «attaques de l’occupation israélienne dans le gouvernorat de Khan Younès depuis ce matin et jusqu’à maintenant», a indiqué le Ministère de la santé du gouvernement dirigé par le Hamas.
Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas réagi dans l’immédiat. Mais dans un communiqué, elle a affirmé que son aviation et ses chars «avaient bombardé et éliminé des terroristes dans la région».
Une population en détresse
Nombre d’habitants ont décrit à l’AFP des scènes de chaos, expliquant que les frappes les avaient surpris au petit-déjeuner. L’intensité des explosions les a poussés hors de chez eux, souvent des tentes installées au milieu des décombres d’immeubles bombardés lors de la récente offensive sur la ville Khan Younès, quelques mois auparavant.
Devant l’hôpital Nasser de Khan Younès où morts et blessés ont été transportés, des scènes déchirantes ont lieu sous le regard impuissant des soignants: un homme brandit le cadavre d’un bébé en hurlant, une femme effondrée par le chagrin se frappe la tête, des gens couverts de sang au regard hagard.
L’armée s’était retirée début avril de Khan Younès, la plus grande ville du sud du territoire palestinien, en disant y avoir achevé après des mois de bombardements intenses et de combats, ses opérations contre le Hamas.
Mais plus tôt lundi, elle a ordonné à la population de quitter à nouveau l’est de Khan «opération contre les organisations terroristes» après des tirs de roquettes en direction d’Israël à partir de la zone.