Les autorités algériennes ne s’embarrassent même plus à essayer de faire bonne figure en matière de droits de l’homme. Presque au nez et à la barbe d’Emmanuel Macron, la veille de son arrivée pour une visite officielle de trois jours en Algérie, le 24 août, Kaddour Chouicha était interpellé à l’aéroport d’Oran et interdit de voyager. L’universitaire et vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) devait se rendre, en compagnie de sa femme, la journaliste Jamila Loukil, à des réunions préparatoires, en vue de la session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui examinera la situation en Algérie, en novembre à Genève.
Ce mercredi 7 septembre, le couple ainsi que le journaliste sous contrôle judiciaire Saïd Boudour, tous trois oranais et membres de la LADDH, étaient entendus devant le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’Hamed à Alger. Le procureur général d’Oran les a accusés, en avril 2021, de « complot contre la sécurité de l’État », de « propagande susceptible de nuire à l’intérêt national » et d’« enrôlement dans une organisation terroriste », avant que leur affaire ne soit renvoyée en septembre dernier devant la division antiterroriste et transfrontalière du tribunal de Sidi M’Hamed.