Tout en assurant qu’il ne fera «jamais un lien existentiel entre l’immigration et l’insécurité», le chef de l’État a, dans son traditionnel «en même temps», assumé, mercredi soir sur France 2, une position inattendue sur un lien entre les filières d’immigration clandestine et la délinquance. «À Paris, on ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins des faits de délinquance que l’on observe viennent de personnes qui sont des étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titre», a-t-il déclaré face à Caroline Roux.
Les chiffres lui donnent-ils raison ? Contacté, le ministère de l’Intérieur fournit au Figaro les dernières données en la matière, tenues par son bureau de statistiques Interstats. «Sur les 6 premiers mois de l’année 2022, à Paris intra-muros, 48% des mis en cause pour faits de délinquance sont des étrangers. Ce chiffre monte à 54% pour les atteintes aux biens. Sur l’ensemble de l’agglomération parisienne (Paris et petite couronne), ce sont 41% des mis en cause pour faits de délinquance qui sont des étrangers».
Ainsi, le président n’était pas loin du compte en affirmant que «la moitié au moins des faits de délinquance» sont commis par des étrangers. Cette insécurité se révèle particulièrement présente dans les transports en Île-de-France. Selon Interstats, 36% des auteurs de vols et violences (hors outrages aux policiers) sont de nationalité étrangère au niveau national, un pourcentage qui grimpe à… 75% dans la région francilienne.
Les criminologues soulignent que ces chiffres ne sont «pas scientifiquement stables» et notent qu’ en Île-de-France, 35% des victimes sont étrangères. Ils sont 17% sur le reste du territoire.