La justice espagnole a cité à comparaître un fils du président équato-guinéen, ainsi que deux autres responsables de la sécurité de ce pays, pour répondre d’accusations sur l’enlèvement et la torture de deux citoyens espagnols, indique un document judiciaire consulté ce mardi par l’AFP.
Un juge de l’Audience nationale, une haute juridiction madrilène spécialisée dans les affaires sensibles, a convoqué le 28 mars Carmelo Ovono Obiang, fils du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et chef du service de renseignement extérieur de ce pays, selon des informations révélées par le quotidien espagnol El País.
Le magistrat a également convoqué deux autres hauts responsables de ce petit pays d’Afrique centrale: Nicolás Obama Nchama, ministre d’Etat et responsable de la sécurité intérieure, ainsi que le directeur général de la Sécurité présidentielle, Isaac Nguema Endo, d’après un document auquel l’AFP a eu accès.
Ces trois personnes, présentées comme les trois plus hauts responsables de la sécurité de cette ancienne colonie espagnole, sont soupçonnées d’avoir kidnappé et torturé quatre opposants équato-guinéens, deux d’entre eux ayant aussi la nationalité espagnols, dont l’un est mort en janvier dans des circonstances non éclaircies. Selon El País, qui a eu accès à des rapports de la police espagnole, les quatre opposants auraient été kidnappés fin 2019 au Soudan du Sud et emmenés de force à Malabo, la capitale de la Guinée Equatoriale.
Citant des sources judiciaires, El País indique que les avocats de ces trois responsables équato-guinéens ont recours à des « manœuvres dilatoires » pour éviter d’avoir à répondre à la convocation du juge Santiago Pedraz.