La situation est explosive dans la ville de Nagpur. Des groupes hindous radicaux s’en sont pris à la tombe de l’empereur moghol Aurangzeb, qui régna au XVII siècle. La rumeur d’exemplaires du Coran brûlés a entraîné des affrontements avec les musulmans : 70 personnes ont été blessées et environ autant arrêtées depuis lundi 17 mars. Un couvre-feu est déclaré.
La sortie d’un film dépeignant cet empereur musulman comme un conquérant sanguinaire a poussé les mouvements radicaux hindous à exiger le démantèlement de sa tombe.
Les militants du mouvement extrémiste VHP accusent Aurangzeb d’avoir persécuté les hindous et détruit leurs temples, même si la plupart des historiens nuancent ce portrait de tyran. À Nagpur, des effigies de l’empereur ont été brûlées, pendant que des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du Maharashtra.
Des heurts ont ensuite éclaté entre hindous, musulmans et police. Des véhicules ont été incendiés, des habitations ravagées. Plus de 1 000 policiers ont été déployés et ont dû recourir à des gaz lacrymogènes avant d’interdire les rassemblements.
Le ministre en chef du Maharashtra, Devendra Fadnavis, a assuré que la tombe serait protégée. Ce nationaliste hindou a cependant ajouté qu’il regrettait de devoir protéger la sépulture de l’empereur controversé, classée au patrimoine archéologique en Inde.
A noter qu’en Inde, les appels à la haine contre les musulmans ont augmenté de 74% en 2024 selon le rapport d’un institut américain qui a listé plus de 1 000 discours ciblant cette minorité. Ces attaques proviennent principalement du Parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi.