De passage à Paris à l’occasion de la parution de son livre Notre Liberté (Bouquins), somme de souvenirs et réflexions sur l’Afghanistan, le chef résistant Ahmad Massoud s’est confié au Figaro. Dans le Panchir, dit-il, « nous avons 3000 combattants qui continuent de se battre. Mais nous avons dû adapter notre stratégie. D’abord parce que les talibans ont avec eux plus de 18 groupes terroristes étrangers, dont des combattants arabes, tadjiks, pakistanais ou encore tchétchènes. Ensuite, parce qu’ils ont récupéré après le départ des États-Unis près de 8 milliards de dollars d’équipements américains. Nous déployons des snipers et organisons des embuscades. On attaque et on se replie aussitôt. Nous avons l’avantage de la mobilité ».
Au moment où nous parlons, plus de 16.000 talibans sont dans la vallée du Panchir. À Parwan, la province voisine, ils n’ont pas plus de 2500 hommes… Cela montre qu’ils ont peur de nous. Nous nous sommes étendus au Takhar, à Kunduz, au Badakhshan, au Baghlān , et nous prévoyons d’ici le printemps ou l’été prochain de progresser au sud de l’Afghanistan ainsi qu’à l’ouest.
« Nous n’avons aucun financement et nous manquons d’équipements. Malheureusement, le monde libre est très silencieux » regrette-il. «Si les talibans croient que le peuple est avec eux, qu’ils organisent des élections !», confie-t-il encore au Figaro.